Le FFS avait bien du mal à faire avancer son projet de conférence pour le consensus national. D’abord, faute d’un contenu pour servir de point d’appui aux travaux, qui ne s’accommodent point d’une « feuille blanche » que s’entête à défendre la direction du FFS qui ambitionne de se donner le rôle d’arbitre suprême.
Mais la panne du projet du FFS est aussi imputable à sa direction actuelle qui manque d’expérience voire même de charisme pour porter un projet de cette ampleur qui sied bien à l’envergure de Hocine Ait Ahmed. Dommage qu’il ne peut plus jouer de rôle politique, compte tenu de son âge et de son état de santé.
Cela étant dit, l’initiative du FFS peut désormais prendre son envol avec l’adhésion annoncée du FLN. Ce serait la présidence de la République qui aurait donné le feu vert à Saâdani pour annoncer son adhésion au projet. L’annonce été faite jeudi à Alger par Saâdani en marge de la réunion des Mouhafeds. Mais histoire de monnayer sa participation, le FLN pose ses conditions en espérant que sa participation soit « efficace et s’inscrit dans l’intérêt du pays ».
Quelles sont les conditions du FLN ? « Le respect de toutes les institutions », un préalable qui constitue pour Saâdani une « ligne rouge » qu’il se fait fort de rappeler à chaque fois. Il a été convenu avec le FFS de certains principes fondamentaux "à ne pas transgresser" en ce qui concerne l'unité nationale et la protection du territoire national, a ajouté M. Saâdani. La conférence « ne doit pas être celle de la confrontation entre les partis politiques. Elle doit s'inscrire dans le seul intérêt du pays", exige encore le chef du FLN qui met en exergue le contexte politique et sécuritaire actuel dans lequel s’insère cette initiative.
En tous cas du côté du FFS, la réponse de Saâdani constitue une bouffée d’oxygène, au moment où le doute commençait à planer sur cette conférence, qui n’a pas été accueillie avec un grand enthousiasme au terme du premier tour des consultations. Mohamed Nebbou, le premier secrétaire du FFS s’est dit "réjoui" de la participation du FLN. Cette "adhésion est importante", a-t-il précisé soulignant qu'"au regard du contexte national et international actuel, l'Algérie doit relever les défis qui mettent en jeu son avenir dans les domaines politique, économique, social, culturel et environnemental".
Considérant la conférence comme "une étape fondamentale dans le processus de reconstruction du consensus national" il a exprimé sa volonté d'y associer un plus grand nombre d'acteurs politiques et sociaux. "Nous voulons redonner confiance et espoir à notre société" a encore souhaité Mohamed Nebbou. Avec la participation confirmée du FLN, cette conférence prend désormais une autre dimension. Des partis, jusque-là réticents, notamment ceux qui sont dans le giron de la présidence, ne manqueraient pas d’emboiter le pas au FLN. Reste à poser une question : avec l’entrée en lice du FLN et probablement du RND et d’autre, le FFS pourra t-il garder la main seul sur cette conférence ?