Au lendemain de la réunion de son Conseil national qui a vu l’arrivée d’un nouveau premier secrétaire en la personne de Abdelmalek Bouchafa, de la fédération de Constantine, le FFS s’est fendu d’une longue résolution politique dans laquelle il dresse un tableau peu reluisant de la situation politique et économique de l’Algérie.
« La situation politique est caractérisée d’un côté, par l’aggravation de la crise nationale, à la fois systémique, structurelle et multidimensionnelles ; de l’autre côté par des campagnes de diversion qui se succèdent à un rythme effréné pour nous empêcher de réfléchir, de comprendre, de nous organiser et donc d’agir. Ces campagnes détournent l’attention de l’opinion publique des défis et des enjeux qui engagent l’avenir de notre pays ».
En parlant de campagne, le FFS fait allusion à l’affaire d’El Khabar, affaire Chakib Khelil et le fameux tweet de Manuel Valls.« Incapable de trouver une cohérence et une cohésion interne autour d’un programme politique et économique consensuel, le pouvoir continue de gérer d’une façon autoritaire et unilatérale les affaires de l’Etat et tente de gagner du temps pour imposer ses choix et son agenda politique et économique », poursuit le FFS dans son analyse considérant qu’une telle façon de faire de la part du pouvoir « menace la stabilité nationale et la cohésion sociale tout en exposant notre pays aux menaces extérieures."
Pour le FFS, la fragilité qui caractérise actuellement les institutions du pays « est incompatible avec la gravité des défis à relever ». Une fragilité, ajoute le communiqué du FFS, qui « paralyse l’Etat et favorise les comportements délinquants au sein des institutions et de la société ». Le FFS souligne aussi un « phénomène de déliquescence morale » responsable de la dépolitisation de la société algérienne, du recul de la conscience et de l’apparition de la violence.
A ce tableau peu reluisant, vient se greffer la situation économique qualifiée d’ « alarmante » , aggravée avec la chute des prix du pétrole. « Le pouvoir croyait compenser sa faiblesse politique, démocratique et institutionnelle par la redistribution de la rente pétrolière. Rente qu’il répartit entre ses clans et clientèles. C’est une thérapeutique qui soulage mais qui ne guérit pas ».
Devant une telle situation, le FFS revient aux fondamentaux du parti, à savoir la politique du dialogue et la réconciliation, des vertus prônées par feu Hocine Ait Ahmed, « la réconciliation entre algériens plutôt que les clivages meurtriers, le contrat politique national plutôt que l’alternance clanique, le consensus national plutôt que les polarisations violentes ; l’Etat de droit plutôt que la dictature d’où qu’elle vienne et quels qu’en soient les alibis » lit-on encore dans le texte de la résolution politique du FFS qui considère que « L’Histoire nous a donné raison ».
Plus que jamais attaché à sa conférence du consensus national, le plus vieux parti de l’opposition estime que la concrétisation d’un consensus, le plus large possible est la voie « pour la concrétisation d’une deuxième république fondée sur l’Etat de droit, la souveraineté nationale et populaire, la démocratie et la justice sociale."