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Le FFS fait un parallèle entre "la paralysie" du président Bouteflika et "la paralysie" des institutions

05-07-2015 14:38  Abbès Zineb

Le FFS s’est fendu, dimanche d’une longue déclaration, à l’occasion de la fête de l’indépendance. Le texte commence par des regrets du parti pour qui  « la célébration du 53ème anniversaire de l’indépendance nationale aurait dû être un moment de communion autour d’un bilan collectif et d’un projet d’avenir commun ».

Ce qui n’est pas le cas pour le FFS qui fait un parallèle entre la paralysie du président et celle des institutions. « Ce n’est pas seulement le Président de la République qui est "malade", "paralysé" et "inaudible" : c’est tout le pays », lit-on dans la déclaration qui voit dans cette situation la conséquence de la prise brutale du pouvoir en 1962 par le clan d’Oudjda, qui avait orchestré un putsch contre le GPRA, dépositaire légal et exclusif de la légitimité révolutionnaire.

Revenant encore à la situation présente, le FFS note qu’il « n’a cessé de dénoncer des  dysfonctionnements institutionnels trop nombreux ». Il en énumère quelques-uns : le conseil des ministres qui ne se réunit jamais, le parlement réduit au rôle de chambre d’enregistrement « sans possibilité de constituer des commissions d’enquête sur les scandales financiers ou sur la situation au Sud ou à Ghardaïa ».

Le FFS a rappelé aussi son refus à cautionner « les mesures économiques prises dans un tel cadre institutionnel déliquescent, et dont la finalité, sous couvert de libéralisation du marché autant que sous couvert de protection de l’économie nationale, n’a cessé de servir des relais du clientélisme  et de la corruption ».

La déclaration du FFS s’arrête également sur le mode de gouvernance actuel marqué par ce qui est qualifié d’  « accaparement  frauduleux des richesses nationales (qui) a pris une ampleur qui menace directement et indirectement la pérennité de l’Etat ». Et de souligner aussi que  « la baisse des revenus de la rente pétrolière, annoncée depuis des années par les experts, est déjà là avec ses conséquences dramatiquement ignorées par un personnel dirigeant trop occupé à faire semblant de diriger un pays devenu ingouvernable dans le cadre du système actuel ».

Dans le sombre tableau qu’il dresse de la situation du pays, un petit point positif tout de même : la diplomatie,  « S’il faut noter la justesse de l'action et des positions de notre diplomatie dans la région, il ne faut pas s’aveugler sur les limites, internes et externes, qui menacent à tout moment de réduire à néant les efforts accomplis », dit Mohamed Nebbou, signataire de la déclaration  pour qui  « à  l’heure de la globalisation économique, de la globalisation de la communication et de la globalisation du terrorisme, nul ne peut faire l’économie d’un effort de cohérence et de cohésions nationales  pour faire face à l’ampleur des bouleversements en cours ».

Et de rappeler à juste titre, le dernier attentat qui a frappé la Tunisie, alors que la Libye s’enfonce chaque jour un peu plus dans le chaos. Pour le FFS, l’Algérie n’est pas à l’abri d’une rechute, après avoir payé « un prix terrible à la violence et au terrorisme ».

En conclusion, le FFS estime que l’Algérie «  53 ans après la proclamation de l’Indépendance nationale, l’Algérie est plus que jamais à la croisée des chemins ». Elle a le choix entre deux voies : celle « de la construction d’un consensus national qui préserve les acquis historiques et jette les bases solides d’une volonté nationale souveraine pour faire face aux périls », telle que préconisée par le FFS, qui relance ainsi son projet de « Conférence nationale pour le consensus », ou bien celle de l’effondrement dans le fracas « le fracas des divisions mortifères qui ravagent aujourd’hui de nombreux états du monde ».



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