La Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (COFACE) a dégradé l'Algérie à la catégorie B, a indiqué cet organisme dans son analyse annuelle des risques et prévisions de 160 pays. Classée depuis 2009 à la catégorie A4, l’Algérie recule d'un cran, de septembre 2015 à janvier 2016, en raison du "faible prix" des hydrocarbures qui continue à "peser sur l’activité algérienne en 2016", a indiqué la Coface dans son analyse publiée au cours du colloque "Risque pays 2016" tenu mardi à Paris.
Dans son appréciation du risque Algérie, l’organisme français d’assurance-crédit prévoit un ralentissement de la croissance en raison de la faiblesse du prix des hydrocarbures avec un taux de croissance de 2,8%, soit un recul de trois point par rapport à celui prévu dans la loi de finances 2016.
« Le faible prix des hydrocarbures continuerait à peser sur l’activité algérienne en 2016. L’Algérie reste très dépendante du secteur de l’énergie qui assure 30 % de son PIB. Les difficultés rencontrées par le secteur en raison du manque de compétitivité et de l’obsolescence du capital productif laissent à penser que si la conjoncture du marché pétrolier se maintenait ce dernier continuerait d’observer des performances négatives en 2016 » prévoit la COFACE. Celle-ci indique que l’Etat « devrait poursuivre son appui à l’activité bien que ses marges de manœuvres budgétaires soient de plus en plus limitées ».
L’organisme français note également dans son évaluation des indicateurs économiques de l’Algérie que l’inflation a considérablement augmenté en 2015 et devrait se maintenir au même niveau en 2016. Il est également noté la dépréciation du dinar de l’ordre de 20% par rapport au dollar. C’est un des mécanismes de la Banque centrale d’Algérie pour absorber les effets de la baisse du prix du baril, mais qui n’est pas sans effets inflationnistes.
La COFACE pointe aussi le déficit public qui continue à se creuser et le recours au FRR pour le financer. Le rapport note aussi que sur le plan de l’environnement des affaires en Algérie, la fiabilité et la disponibilité des bilans d’entreprises sont "très variables" et le recouvrement des créances "souvent difficile".
Cependant, la COFACE met en relief parmi les "points forts" de l’Algérie, les importantes réserves de pétrole et de gaz, le potentiel dans les domaines des énergies renouvelables et du tourisme et une situation financière extérieure "solide" avec un très faible endettement extérieur et d’importantes réserves de change.
L’organisme français d’assurance-crédit laisse entendre que des changements politiques interviendront au niveau de l’exécutif avec la mise en place d’une équipe commando pour tenter de faire face à la crise dont les évolutions sont imprévisibles. Pour rappel, la note B concerne les pays dont les perspectives économiques et financières présentent des incertitudes et dont l’environnement des affaires peut présenter d’"importantes lacunes".