Le RCD a tenu vendredi son conseil « dans un moment de grande confusion politique aggravée par une paralysie de l’économie nationale qui menace les bases matérielles de la nation », selon Mohcine Belabbas qui ajoute que le RCD n’est pas seul à faire ce constat qui se caractérise, à ses yeux par des indicateurs économiques au rouge « notamment les agrégats macroéconomiques jusque-là irrigués par la rente pétrolière ».
Ces agrégats, que le pouvoir brandissait « comme un trophée de guerre, un label de la pertinence de ses choix. Une façon de fermer la porte au débat et de disqualifier les opposants qui ont anticipé la crise actuelle et osaient tirer la sonnette d’alarme », poursuit le chef du RCD dans son intervention devant les cadres du CN.
Affinant son analyse, Mohcine Belabbas pointe la chute libre de l’investissement, l’abandon des projets, un climat d’affaires délétère qui rebute les investisseurs étrangers et nationaux, le manque de vision et l’absence d’un projet économique, un dinar en perte de valeur. Constat négatif aussi s’agissant de l’emprunt obligataire, « A l’instar de l’opération de mise en conformité de l’informel, cet emprunt, dont l’échec annoncé, est en passe d’être maquillé par l’argent des caisses sociales et l’obligation faite aux salariés d’y souscrire ».
D’où selon lui, la décision du ministre du travail d’impliquer les mutuelles dans cette opération pour sauver tant que faire se peut cet emprunt obligataire boudé par les algériens.« Cette démarche illustre les improvisations d’un gouvernement brutalement en proie à un aveuglement qui l’a éloigné de toute évaluation critique, conclut sur ce chapitre l’intervenant.
« L’heure est grave ! » pour le numéro un du RCD qui juge que « le fossé qui s'est davantage creusé entre les institutions de l’Etat et la société menace jusqu’à notre devenir ». Et pendant ce temps où « les populations s’interrogent légitimement sur leur devenir en proie à un chaos envahissant », constate encore l’intervenant, « le pouvoir s’échine à rythmer la scène politique avec des acteurs du sérail qui vantent leur préférence américaine ou leur proximité avec la France ». Allusion aux futurs potentiels successeurs de Bouteflika qui seraient proches de la France ou des USA . A l’opposé du constat critique qu’il fait, s’agissant du pouvoir, le chef du RCD se décerne des satisfécits s’agissant de son parti qui dit-il « a gagné le respect et l’estime dans ses propositions et son action .»