C’est vraisemblablement la fin du mouvement de contestation contre le gaz de schiste à Ain Salah. Si du moins l’on se fie à un des leaders de ce mouvement Mohamed El Gharbi qui s’est exprimé à 13 heures sur les ondes de la radio nationale. « Nous annonçons aujourd’hui la fin de notre mouvement, nous sommes satisfaits des déclarations du président Bouteflika, c’est une décision souveraine. Nous ne sommes pas contre le gaz de schiste en tant que source d’énergie alternative, mais nous avons des craintes pour notre environnement », a-t-il indiqué.

Mohamed El Gharbi, qui fait partie du « Comité des 22 », qui s’est pourtant auto dissous la semaine dernière, ajoute dans sa déclaration qu’une commission représentant la population sera constituée pour suivre les analyses des résultats des forages tests dont il a confirmé la fermeture.

Confusion sur le terrain

Sauf que ces déclarations tranchent un peu par rapport à la situation sur le terrain, car ce matin encore à Ain Salah, une marche qui n’a pas réuni grand monde a eu lieu, et au moment où nous mettons en ligne, un rassemblement a été organisé à la grande place qui fait face à la Daira, qui constitue le point de ralliement des manifestants depuis le début de la protesta.

Mohamed Bouaicha, un des animateurs du mouvement qui fait parti de l’aile radicale de la contestation a animé un meeting pour appeler au maintien de la mobilisation, considérant que les propos du président Bouteflika « n’apportent rien de plus que ce qu’a dit Sellal ». Mais on sent bien sur place que les propos du président Bouteflika ont produit leur effet sur ce mouvement gagné par l’essoufflement.

Le FLN en action

Les élus du FLN, jusque-là discrets sont entrés en action en faisant un travail de proximité et de sensibilisation des populations qui n’attendaient qu’une porte de sortie face à un mouvement devenu pesant au fil du jours, notamment à cause de la paralysie de l’administration, des écoles, des transports, sans compter les produits de consommation qui commençaient à se faire rares avec l’envolée des prix subséquente.

Nous avons appris également qu’une délégation du mouvement de protestation est attendue à Alger pour ce soir ou demain vendredi pour être reçue, selon nos sources par des responsables politiques et techniques, certainement l’effet de faire une sorte de service après vente au propos du président Bouteflika et surtout expliquer les enjeux énergétiques et stratégiques que sous-tendent la question du gaz de schiste.