Le chef du gouvernement tunisien Mehdi Jomaa, accompagné par les ministres de la Défense nationale et des Affaires étrangères, Ghazi Jeribi et Mongi Hamdi, ainsi que de l’ambassadeur de Tunisie à Alger, Abdelmadjid Ferchichi, s’est rendu aujourd’hui à Tébessa, dans une visite éclair pour y rencontrer son homologue algérien, Abdélmalek Sellal entouré de Ramtane Lamamra, ministre des affaires étrangères et de l’ambassadeur d’Algérie en Tunisie Abdelkader Hadjar.
Les deux délégations se sont ensuite rendues au siège de la wilaya de Tébessa pour une réunion à hui- clos consacrée, à "l'examen de questions d'intérêt commun, à la lumière de l'évolution de la situation sous-régionale d'une part, et des relations bilatérales, d’autre part, aussi bien sur le plan de la coordination politique et sécuritaire que sur celui du développement frontalier", selon l’APS.
Dans un communiqué, le bureau du Premier ministre tunisien précise que cette visite de quelques heures sera consacrée au "renforcement de la coopération et de la coordination (...) dans les domaines sécuritaire et militaire entre les deux pays". Même si côté algérien comme côté tunisien on reste très diplomatique au niveau de la communication, il est aisé de deviner qu’entre les deux parties, on parlera sécuritaire.
En effet, cette visite, qui n’était pas inscrite dans les agendas des deux Premiers ministres survient quelques jours après l’attaque terroriste sur le mont Chaâmbi qui avait coûté la vie à quinze soldats tunisiens. Cette attaque terroriste, la pire de l'histoire de l'armée tunisienne, a provoqué un véritable choc au sommet de l’Etat. Ce qui a rendu nécessaire la rencontre d’aujourd’hui avec Sellal, à l’effet certainement de renforcer davantage la coopération sécuritaire.
Pour rappel, le président Abdelaziz Bouteflika avait affirmé vendredi que l’Algérie se tiendrait aux côtés de la Tunisie "pour exterminer (le) fléau dangereux" du terrorisme. Selon le ministre tunisien de la Défense Ghazi Jeribi, "la majorité des terroristes se sont infiltrés de l'extérieur du mont Chaambi, probablement de l'extérieur des frontières", à savoir de l'Algérie. Parmi eux se trouvaient des Tunisiens, des Algériens et des "mercenaires étrangers", a-t-il dit, en précisant que la Tunisie et l'Algérie coopéraient pour traquer les assaillants.