Les prix du pétrole perdaient un peu de terrain jeudi en cours d'échanges européens, digérant l'annonce d'une très nette hausse des réserves américaines de brut la semaine dernière et en attendant les résultats de la réunion Opep et non Opep prévue dimanche au Qatar.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 44,07 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 11 cents par rapport à la clôture de mercredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai perdait 9 cents à 41,67 dollars.
Les cours du Brent et du WTI, après avoir clôturé en baisse mercredi au terme d'une séance particulièrement volatile et marquée par la publication d'une très forte hausse des stocks de brut aux Etats-Unis, cherchaient de nouveau à accrocher un cap ce jeudi.
Le Brent comme le WTI évoluaient à proximité de l'équilibre, redescendant de leurs plus hauts en quatre mois et demi atteints la veille à respectivement 44,94 dollars et 42,42 dollars.
Les cours n'ont que peu réagi à l'annonce, a priori défavorable, par le département américain de l'énergie (DoE) d'une hausse hebdomadaire de plus de six millions de barils des réserves de brut aux états-Unis.
Pour expliquer la bonne tenue des cours, les observateurs citaient le déclin persistant de la production américaine, passée sous les neuf millions de barils par jour, une nette baisse des stocks d'essence et de ceux du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma) ou le fait que la forte progression des réserves de brut avait déjà été anticipée par la fédération American Petroleum Institute (API), dans des estimations publiées la veille au soir.
"La faiblesse du pétrole est en partie due à la surabondance d'offre mais la prudence abonde également à l'approche de la réunion de Doha plus tard cette semaine", relevait un analyste qui, précisant que la force du dollar participait également de cette légère baisse des cours.
Le marché pétrolier restait en effet obnubilé par la perspective d'une réunion entre une quinzaine de pays producteurs, sans les Etats-Unis mais avec la Russie et la plupart des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dimanche à Doha au Qatar, dont le but est de stabiliser une offre actuellement pléthorique dans le monde.
"Des informations émanant des cercles proches du ministère russe de l'énergie suggèrent que la réunion décidera uniquement d'un accord sans plafonds de production contraignants", soulignaient des analystes, ajoutant que l'Iran ne prendrait de toute façon pas part à l'accord quel qu'il soit, d'autant que le pays va probablement n'envoyer qu'un délégué de second rang à Doha.
Les derniers chiffres publiés mercredi par le DoE ont apporté une confirmation du fait que cette baisse s'accélérait, la production américaine de pétrole ayant décliné la semaine dernière de 31.000 barils par jour, à 8,977 millions de barils par jour, soit le niveau le plus bas depuis la fin d'octobre 2014.(Aps)