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L'ARAV pour mettre de l’ordre dans la jungle de l’audiovisuel

20-06-2016 14:09  Abbès Zineb

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a installé ce lundi l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV). Dans son discours, prononcé lors de la cérémonie, le Premier ministre parlera des attentes des pouvoirs publics par rapport à cette institution dont le mode de fonctionnement et les missions sont définies dans la loi organique sur l’audiovisuel. "Nous attendons de ses membres une action volontariste pour veiller au libre exercice de l'activité audiovisuelle, à l'impartialité, à l'objectivité, à la transparence, à la promotion des langues nationales, et au respect des valeurs et des principes de la société algérienne", a fait valoir le premier ministre.

Tolérance zéro

Ce cadre global ainsi posé, Abdelmalek Sellal prévient qu’un fois cette instance opérationnelle, ce sera tolérance zéro à l’égard de tout manquement. "Les actes de diffamation, de chantage, et d'appels à la violence et à la fitna seront également et fermement combattus et sanctionnés", dira- t-il à ce propos.

La balle est désormais dans le camp des professionnels « qui s’inscriront dans une démarche vertueuse, dans le respect de la loi et de la liberté d'information et d'expression", promet Sellal qui assure que l’ARAV et le gouvernement, chacun en fonction de ses compétences, apporteront leur soutien à ceux qui ont vraiment à cœur d’exercer les nobles métiers de l’audiovisuel.

Il faut dire que l’installation de l’ARAV est devenue plus qu’une nécessité devant l’évolution anarchique connu par ce secteur qui s’apparente aujourd’hui à une véritable foire d’empoigne. Pas moins de 156 chaines de télévisions offshores exercent dans l’illégalité la plus absolue, émettant de l’étranger, notamment la Jordanie, Bahrein, la grande Bretagne, la Suisse et la France.

Personne ne sait comment leurs responsables s’y prennent pour trouver l’argent en dollars afin de payer la location du faisceau. Seules cinq chaines disposent des autorisations provisoires de diffusion, accordées par le gouvernement. Mais c’est surtout le rachat du groupe de presse El Khabar par la filiale de CEVITAL, Ness-Prod, qui a fait toucher du doigt aux responsables l’urgence à mettre en place une telle institution afin de rétablir l’ordre et l’autorité de la loi.

Les membres de cette instance auront à faire un travail qui s’apparente à la tâche Herculéenne de nettoyage des écuries d’Augias, tant le mal est profond. Mais au vu de la composante de l’ARAV, il est permis de croire à une remise en ordre rapide dans le secteur. Le choix de Zouaoui Benhamadi pour diriger cette instance, avec à ses côtés des universitaires, à l’image de leur doyen, Zahir Ihadadène, l’ex ministre de la justice et sénateur Ghouti Mékamcha ou encore l’universitaire Mme Aicha Kassoul, c’est un pari sur l’avenir pour donner corps aux ambitions assignées au secteur de l’audiovisuel dans le cadre des réformes du président Bouteflika.



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