Une délégation de journalistes algériens invitée la semaine dernière à Bruxelles, s’est fait l’écho d’inquiétudes exprimées par des députés et experts bruxellois quant à l’avenir politique de l’Algérie, à cause notamment de la maladie du président Bouteflika.
Ces commentaires, comme de juste, n’ont pas été du goût d’Alger. Et la réaction est venue de qui de droit, à savoir Ramtane Lamamra, qui animait vendredi un point de presse à Oran, en marge du séminaire sur la paix et la sécurité en Afrique.
Le chef de la diplomatie a balayé du revers de la main les critiques des eurodéputés en précisant d’abord que l’Algérie entretenait d’ « excellentes relations avec l’UE, ses instituions, ainsi qu’avec les Etats membres ». Et comme pour appuyer ses propos, le ministre algérien des AE précise que l’Algérie entretient des contacts et « une interaction avec la technostructure de Bruxelles où il y a une nouvelle direction qui a été élue, un nouveau président du conseil, de la commission et donc un certain nombre de responsables qui nous connaissent et qui connaissent l’Algérie ».
Mais, dans cette technostructure, semble regretter le ministre, il existe à un niveau inférieur ceux qu’il qualifie d’ « eurocrates » qui se comportent « comme des autocrates ». Façon de remettre en cause leurs appréciations sur l’Algérie au cours de cette rencontre avec les journalistes.
Ramtane Lamamra met en relief les intérêts de l’UE en Algérie en ajoutant que ces intérêts doivent évoluer pour plus d’équilibre. Allusion à l’accord d’Association, aujourd’hui critiqué par la partie algérienne. Plus tranchant, le chef de la diplomatie assène que l’Algérie ne peut « accepter d’ingérence étrangère dans les affaires intérieures de la part d’Etats partenaires ou d’organisation internationales ».
Il faut juste rappeler que la visite d’une délégation de journalistes à Bruxelles était précédée quelques jours avant par l’envoi d’une délégation européenne à Alger, histoire de prendre la température politique. Et cela en faisant une tournée dans certains états-majors de partis politiques dont ceux de l’opposition.
Cette touirnée, intervenait quelques jours seulement après l’hospitalisation du président Bouteflika à Grenoble. Cette « tournée des popotes » de la délégation européenne a irrité au plus haut point Alger. D’ailleurs, au siège du FLN, où cette délégation était reçue par Saâdani, l’ambiance était glaciale. Ce dernier y voyait une forme d’ingérence, surtout avec la rencontre entre la délégation européenne et la CNLTD, qui n’a pas d’existence légale en tant que tel selon le secrétaire général du FLN.