Une juge française a pu rapporter d'Algérie des prélèvements des têtes des moines de Tibhérine assassinés en 1996, selon une source judiciaire française et l'avocat de familles des disparus cités par l'AFP.
L'agence française rappelle que "Ces prélèvements avaient été effectués à l'automne 2014 lors d'une exhumation des crânes des religieux enterrés à Tibéhirine, mais les juges et les experts français qui y avaient assisté n'avaient pu les rapporter de leur voyage en Algérie. Des proches des moines avaient alors dénoncé une "confiscation des preuves" par Alger, alors que l'enquête française tente de lever les zones d'ombre sur le crime".
Selon la même agence de presse qui cite la source judiciaire, après un voyage en Algérie cette semaine, la juge d'instruction française Nathalie Poux a pu rapporter "les scellés dont les experts avaient besoin pour mener leur mission". Les prélèvements peuvent éclairer l'enquête sur les circonstances de l'exécution des moines et la date de leur mort, ajoute t-on.
De son côté, les juges français ont remis à leurs homologues algériens les prélèvements génétiques des familles des moines, pour les besoins de l'enquête menée en Algérie.
Pour rappel, les sept moines de Tibhérine avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère de Notre-Dame de l'Atlas, sur les hauteurs de Médéa. Leur assassinat avait été revendiqué environ deux mois plus tard par un communiqué du Groupe islamique algérien (GIA). Seules les têtes avaient été retrouvées sur une route.
Pour sa part, Patrick Baudouin, l'avocat des familles des moines estime que "C'est une avancée importante que nous attendons depuis un an et demi et qui lève l'un des obstacles à la recherche de la vérité et de la justice", ajoutant qu' "il faut rester prudent mais les experts pensent que la conservation des prélèvements a été correcte et que les échantillons sont exploitables".