Après deux condamnations et un acquittement en appel, l’ex Rédacteur en chef d’El-Djoumhouria (Oran), Mohamed Chergui pensait s'être tiré d'affaire ! Eh bien non, le directeur général du journal Bouziane Benachour, ne l'entend pas de cette oreille et poursuit son acharnement contre son ex journaliste en interjetant appel auprès de la Cour suprême. C'est dire que le dirlo en a fait une affaire personnelle et veut coûte que coûte envoyer derrière les barreaux l'ex rédacteur en chef.
Ainsi, à l'heure de l'austérité et au moment où des médias publics à l'instar d'El-Djoumhouria, peinent dans des contraintes budgétaires, ce directeur dépensier compulsif de deniers publics s'en fiche pas mal des frais de justice et d’avocats passés et futurs pour assouvir une vengeance personnelle.
Le ministère de la communication se doit de mettre le holà à cette pénible affaire et aux souffrances psychologiques de notre confrère Mohamed Chergui, en demandant au directeur du journal de revenir à de meilleurs sentiments en cessant son acharnement puisque la justice avait prononcé l’acquittement du journaliste des accusations formulées à son encontre.
Pour rappel, le journaliste Mohamed Chergui, a été poursuivi en 2014 par le directeur général du quotidien El-Djoumhouria pour « offense au Prophète et à l’islam ». Le journaliste, qui était chef de la rubrique "Islamiate", avait repris l'article d'un chercheur européen sur les expressions coraniques, ce qui a amené la direction du journal à considérer certaines expressions comme une "atteinte" au prophète. Suite à cela, une plainte a été déposée par le journal deux mois après le licenciement du journaliste.
Pour sa défense, l’ancien rédacteur en chef indique avoir récupéré un article paru sur Internet concernant la thématique des mots employés dans le Coran qui ne sont pas d’origine arabe. Malheureusement une coquille s’est glissée et personne ne l’a corrigée avant l’impression du journal. Cette coquille concerne un passage qui accuse le Prophète d’avoir manipulé et écrit le Coran, et Chergui d’interroger pourquoi au sein du journal, qui dispose de deux rédacteurs en chef adjoints et d’une rédactrice en chef principale ainsi que de correcteurs, personne n’a rattrapé cette coquille.
Le procès a eu lieu en présence du directeur général Bouziane Benachour, de l’actuelle rédactrice en chef et de trois autres journalistes tous témoins contre leur collègue.
Condamné en première instance à une peine de trois ans de prison ferme assortie d’une amende de 200.000 DA, le journaliste a fait opposition de ce jugement prononcé par défaut en février 2015 par le tribunal pénal d’Oran.
Rejugé devant la même instance en novembre 2015, il a vu sa peine réduite à une année de prison avec sursis avec maintien du même montant de l’amende.
Le 28 mars 2016, le journaliste est acquitté en appel par le tribunal d'Oran. Mais cela, semble t-il, n'a pas suffi ni contenté son directeur, qui contre toute attente veut porter l'affaire devant la Cour suprême. D'où l'urgence d'une intervention de son employeur, en l'occurrence le ministère de la communication, afin d’arrêter cette obstination, cet entêtement, cet excès de zèle et cette rage qui n'a pas de précédent dans l'histoire de la presse algérienne.