Algérie 1

Icon Collap
...

La Tunisie valide la peine de mort pour des crimes terroristes 

23-07-2015 12:12  Abbès Zineb

Le Parlement tunisien a adopté jeudi une  série d'articles de la nouvelle loi "antiterroriste" prévoyant des sanctions  pouvant aller jusqu'à la peine de mort malgré les critiques d'ONG et un  moratoire de fait sur les exécutions.

Les députés ont examiné depuis mercredi 33 des 139 articles de ce projet de  loi. Trois d'entre eux prévoyant la peine capitale ont été adoptés.

Selon l'article 26 de ce texte attendu depuis des mois dans un contexte  d'attaques sanglantes revendiquées par le groupe jihadiste Etat islamique (EI),  "est puni de mort quiconque commet sciemment un meurtre contre une personne  jouissant d'une protection internationale".

L'article 27 prévoit cette même peine en cas de prise d'otages ou de  séquestration meurtrières. Le 28 punit aussi de mort "quiconque commet  délibérément dans le cadre d'un crime terroriste un crime de viol".

Les élus du Parlement ont adopté ces articles malgré les appels de  défenseurs des droits humains et des ONG, dont Amnesty international et Human  Rights Watch, à l'abolition de la peine de mort en Tunisie.

La députée du parti islamiste Ennahda, Sana Mersni, qui en tant que  rapporteur a résumé le débat sur cette question, a noté mercredi que les  opposants à la peine capitale avaient mis en cause son caractère non-dissuasif  pour des "terroristes cherchant à mourir pour aller au paradis".

La Tunisie a procédé à 135 exécutions depuis l'indépendance (1956) dont 129  sous le règne du premier président de la République Habib Bourguiba. Aucune  exécution n'a cependant eu lieu depuis 1991.

Le projet de loi antiterroriste, censé être adopté vendredi, est appelé à  remplacer une loi antiterroriste de 2003, adoptée sous la dictature de Zine El  Abidine Ben Ali et largement utilisée, selon les défenseurs des droits de  l'Homme, pour réprimer l'opposition, en particulier le parti Ennahda alors  interdit.

Mais pour des ONG, le nouveau texte ne garantit pas suffisamment les droits  des suspects, est trop vague dans sa définition du "terrorisme" et risque de limiter l'exercice des libertés d'expression et de la presse.(Afp)



Voir tous les articles de la catégorie "A la une"