C’est jeudi matin que le Conseil des participations de l’État (CPE) de la SGP Gestour tranchera sur la formule à mettre en vigueur pour la restructuration du secteur de l’hôtellerie, dans le cadre de la réorganisation du secteur public marchand lancée par le gouvernement sous l’égide du ministre de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb.
En fait, il s’agira de trancher entre deux options qui sont sur la table, à savoir la fragmentation de l’actuelle SGP Gestour, qui représente la tutelle à l’échelle nationale des infrastructures hôtelière publiques, en six groupes, ou la réorganisation du secteur dans un seul groupe. Les avis sont partagés néanmoins.
Ainsi la ministre Mme Zerhouni est favorable à la création de cinq grands groupes hôteliers qui chapeauteront les différentes unités existantes à l’échelle nationale. Et à chacune de ces nouvelles entités régionales, placées sous la tutelle d’un directeur général, de fonctionner selon un cahier des charges avec des objectifs de performance à atteindre.
« Il s’agit de donner un nouveau souffle au secteur qui ne doit plus se morfondre dans sa léthargie » explique t-on au niveau du ministère du tourisme. Mais la vision de la ministre est contestée au sein de Gestour par un bon nombre de cadres qui voient dans la proposition de la ministre une marque « d’amateurisme ».
« Elle n’a aucune connaissance du secteur, le plus grave c’est qu’elle n’écoute pas » explique un cadre pour qui le schéma de la ministre n’est qu’une mort programmée du secteur. « Nous n’avons même pas la taille d’une grande structure privée et on veut nous fractionner en plusieurs groupes », conteste un cadre sous le sceau de l’anonymat prônant au contraire la constitution d’un seul groupe fort pour fédérer les potentialités de la SGP Gestour.
Un ancien cadre actuellement à la retraite, néanmoins émargeant toujours à l’EGT de Zeralda serait l’inspirateur de la démarche proposée par la ministre envers et contre l’avis de plusieurs cadres pour qui l’enjeu est la pérennité du secteur touristique.
Alors quelle option l’emportera ? Celle de la ministre ou celle défendue par les cadres qu’on dit par ailleurs soutenus par Abdelmalek Sellal. Mais par delà les divergences de point de vue des personnes c’est surtout l’efficacité et la performance qui doivent être les critères déterminants dans un secteur moribond qui peine à se sortir du marasme dans lequel il est englué depuis des dizaines d'années à cause d'une politique touristique inexistence alors que le pays regorge de potentialités extraordinaires pour se hisser au niveau des pays voisins.