Après les politiques, c’est autour des parlementaires de faire dimanche leur rentrée politique, à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire. Une session spéciale, à bien des égards. D’abord, par son caractère « unique » en cela que la nouvelle constitution a mis fin à la double session de printemps et d’automne. Spéciale aussi cette session, car c’est la dernière avant les législatives d’avril 2017. Et beaucoup de députés risquent de passer à la trappe.
Une session de 10 mois
Dans son habituelle allocution d’ouverture, Larbi Ould Khélifa n’a pas omis de faire mettre en relief le caractère de cette rentrée parlementaire et particulièrement de la session, jugeant qu’il s’agit d’une des plus importantes sessions de l’histoire de l’institution législative. "Aujourd'hui, s'ouvre la première et unique session de l'histoire du parlement algérien qui se tiendra pour une période ininterrompue de pas moins de dix mois afin de contribuer à la consécration des réformes initiées par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, dans le cadre de sa stratégie de relance qui a érigé l'Algérie depuis le début du nouveau millénaire », dira t-il.
Selon lui, cette session "connaîtra une activité intense en raison des nouvelles règles issues des réformes constitutionnelles qui impliquent des adaptations juridiques, outre d'autres textes de lois enregistrés relatifs aux différents secteurs économiques".
En effet, se trouvent sur le bureau de l’APN, de nombreux projets de loi, dont celui de la loi de finances qui devrait en principe traduire dans son économie générale l’impact de la crise à laquelle fait face le pays. Ould Khélifa en appelle à la « discipline » et à la « dévotion » des députés pour servir et le peuple et l’Etat « en total respect de nos symboles nationaux et de nos institutions ».
Il appelle aussi à un « débat serein » entre les différentes composantes politiques de l’APN, dans le strict respect des textes réglementaires. Le président de l’APN évoque dans son intervention le contexte géopolitique pour affirmer que l’Algérie constitue « un pôle d’exception » de par sa stabilité et sa sécurité, comparée à de nombreux pays arabes et africains, en proie à des convulsions politiques souvent destructurantes.
Ould Khélifa reprend les mêmes éléments de langage du Premier ministre, s’agissant de la situation économique. Il admet que les défis posés par la crise économique sont considérables. D’où son plaidoyer pour « davantage de coopération de la part des partenaires dans les institutions de l'Etat et des acteurs de la société afin de transcender les difficultés que nous affrontons aujourd'hui".
Mais pour ne pas verser dans l’alarmisme et les scénarios apocalyptiques écrits par des partis de l’opposition, le numéro trois dans l’ordre protocolaire assure que l'Algérie "dispose des moyens pour mettre en œuvre les priorités du développement et réaliser les aspirations de son peuple, en dépit du contexte économique mondial en crise et de la persistance des troubles structurels du marché mondial des hydrocarbures .»