Algérie 1

Icon Collap
...

La Commission Africaine enfonce le Maroc

19-03-2016 18:46  Rafik Benasseur

Le royaume du Maroc qui a cru bon de s’attaquer frontalement au Secrétaire Général de l’ONU, en organisant une marche «spontanée» il y a quelques jours, est en train d’aggraver son cas. En plus de la réaction sèche et sans réserve de M. Ban Ki-Moon qui a décidé de zapper sa tournée à Rabat, l’Union Africaine (U.A) vient de l’enfoncer.

En effet, la Présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma (photo), s’est dite «stupéfaite» par les nouvelles mesures prises vis-à-vis de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso).

La Mission permanente du Maroc à l'ONU a en effet remis jeudi au Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, et à l'UA, une liste de 84 membres internationaux des effectifs civils de la Minurso qui doivent quitter le Maroc sous trois jours. «Elles (les mesure) constituent «un précédent très dangereux qui remet en question le mandat du Conseil de sécurité de l'ONU dans le maintien de la paix et la sécurité dans le monde» avertit Mme Dlamini-Zuma dans un entretien à l’APS.

Pour la présidente de la Commission africaine, la décision du Makhzen allait «compliquer d'avantage l'impasse actuel dans le processus de paix, raviver les tensions au Sahara occidental, et menacer la sécurité régionale à un moment où la communauté internationale se mobilise pour trouver une solution définitive au conflit (qui oppose le Maroc au Front Polisario, ndlr) conformément à la légalité internationale».

«Qu’il assume ses responsabilités»

Et d’ajouter : «La présence et le fonctionnement de la Minurso au Sahara occidental sont conformes à la résolution du Conseil de sécurité 690 du 29 avril 1991». Face à cet entêtement marocain, Mme Dlamini-Zuma, appelle ledit Conseil de sécurité à «assumer pleinement sa responsabilité en la matière et demander au Maroc de revoir sa décision concernant le retrait du personnel de la Minurso».

Dans le même ordre, la président de la Commission de l’U.A a appelé le Conseil de sécurité a «réaffirmer le mandat entier de la Minurso, y compris l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental", insistant sur la nécessité pour la communauté internationale dans son ensemble, de continuer à fournir un appui sans réserve aux efforts déployés par M. Ban Ki-moon, et son Envoyé personnel, Christopher Ross, vers la concrétisation de la solution au conflit conformément à la légalité internationale».

De fait, le Makhzen se retrouve une fois de plus en porte-à-faux avec la légalité internationale. En ouvrant un front contre le SG de l’ONU il se met à dos toute la communauté internationale. Mais pour Rabat, l’Algérie est son meilleur abcès de fixation.

El Khelfi s’acharne sur l’Algérie

Dans un entretien à la chaîne de télévision allemande DW, le ministre de la communication du cabinet islamiste du PJD, Mustapha El Khelfi a déversé son fiel sur notre pays. «Le problème du Sahara est entre le Maroc et l’Algérie (…) c’est elle (Algérie ndlr) qui refuse le recensement des populations des camps des réfugiés», s’est il notamment écrié.

Il est vrai que ce sont là des réactions de dépit du Makhzen qui voit la cause sahraouie gagner du terrain y compris dans les arcanes des Nations-Unies où il pensait lui avoir fermé la porte grâce aux millions de dollars qu’il dépense au profit de ses lobbyistes. A moins d’un mois de la publication du rapport du SG de l’ONU, qui a qualifié le Maroc de «puissance occupante», Rabat redouble de férocité pour tenter de se sortir du guêpier.



Voir tous les articles de la catégorie "Actualité"