Comme ont dû le constater les ménages, les prix ont connu une hausse soutenue tout au long de l’année 2015. L'Office national des statistiques (ONS) vient de confirmer cette dure réalité en estimant le taux d'inflation en Algérie à 4,8% en 2015.
C’est là un bond vertigineux fait par l’inflation qui était limitée à seulement 2,9% en 2014 et 3,3% en 2013. Ce taux a même dépassé sensiblement les prévisions de la loi de finances complémentaire 2015 qui avait tablé sur une inflation à hauteur de 4% contre une prévision de 3% dans la loi de finances initiale.
La même source précise que par catégorie de produits, l'indice des prix à la consommation (qui sert à calculer l'évolution du rythme annuel de l'inflation) a été de 4,7% pour les biens alimentaires en 2015 (contre 3,9% en 2014).
Cette augmentation a été tirée par la hausse du niveau des prix des produits alimentaires industriels qui s'est établie à 4,66% en 2015 (contre 2,6% en 2014). En revanche, le niveau moyen des prix des produits agricoles frais a baissé à 4,75% en 2015 (contre 5,26%). Pour les biens manufacturiers, le niveau moyen des prix a grimpé de 5,11% en 2015 (contre 1,2%). De même, celui des services a augmenté de 4,35% en 2015 (contre 3,74%).
Globalement, il est signalé qu’en 2015 la grande majorité des produits alimentaires a enregistré des hausses du niveau moyen des prix par rapport à 2014.
Tous les prix ont augmenté
Les augmentations les plus importantes ont été constatées pour les légumes frais (+11,44%), la pomme de terre (+10,77%), les poissons frais (+10,32%) et les boissons non alcoolisées (+8,31%).
Les prix des pains et céréales ont grimpé de 4,89% en 2015, ceux du lait, fromage et dérivés de 3,27% et ceux du café, thé et infusion de 3,16%.
Côté viandes, le niveau moyen des prix des viandes et abats de mouton a augmenté de 2,5%, celui des viandes et abats de bœuf de 2,8% contre une hausse de 7,7% des prix du poulet.
Les produits alimentaires qui ont connu une baisse en 2015 sont essentiellement les fruits frais (-1,66%) et les œufs (-12,18%).
Pour ce qui concerne le taux d'inflation du seul mois de décembre 2015, il s'est établi à 4,4% par rapport à décembre 2014.
Déficit de la balance commerciale
Pour 2016, rappelle-t-on, la loi de finances table sur un taux d'inflation de 4%. Et au train où vont les choses, l’année 2016 risque d’être tout simplement insupportable pour les ménages dans la mesure où les prix de tous les produits ont déjà flambé juste après l’adoption de la loi de finances .
Pour cause, les quelques augmentations introduites dans les prix des carburants et de l’énergie ont été tout de suite répercutés sur les prix de ventes de la majorité des produits.
Même les services qui ne sont pourtant pas touchés directement par le réajustement des prix connaissent des hausses inexplicables.
Il est à craindre que ce cycle infernal va s’installer dans la durée tant la déprime du marché pétrolier ne semble pas près de s’estomper, bine au contraire.
Le baril du brut a pratiquement touché le fond puisqu’il a atteint le seuil critique de moins de 30 dollars, un pic jamais enregistré depuis 2003.
Autre mauvaise nouvelle, la balance commerciale de l’Algérie a connu durant l’année 2015 un déficit de l’ordre de 13,71 milliards de dollars. Le taux de couverture des importations a ainsi chuté de 107,35% entre 2014 à 73,37% en 2015.