Le FFS continue sa tournée des partis politiques, en quête de soutien pour sa conférence du consensus national, prévue, théoriquement, pour le 24 février à Alger.
Vendredi, la délégation du parti conduite par Mohamed Nebbou, a fait escale à l’ANR pour des entretiens qui ont duré deux heures passées.
Et à l’issue de l’échange, un point de presse a été improvisé, une occasion pour Belkacem Sahli, le patron de l’ANR de donner son "accord de principe à la conférence". "Nous réaffirmons notre accord de principe et avec plus de profondeur à l'initiative du FFS dés lors que son objectif est d'unifier les rangs des Algériens et de consolider la cohésion nationale", a-t-il déclaré.
Mais comme les autres partis politiques déjà consultés, Belkacem SAHLI a expliqué à ses interlocuteurs du FFS que la décision définitive sera annoncée dans les prochains jours, à l’occasion de la réunion du bureau national lequel "examinera la portée du projet du FFS et statuera définitivement sur la position du parti à son égard".
La concertation entre les deux formations politiques sera également élargie aux élus locaux et aux structures locales les représentant, a-t-il ajouté.
"Nous nous sommes déjà attelés à clarifier cette question à travers nos sorties médiatiques et nos rencontres de proximité à l'intérieur du pays, tout en exposant notre propre appréciation quant aux principes et référents auxquels nous sommes attachés", a-t-il poursuivi.
Il s'agit, en priorité, de mettre "l'intérêt suprême" de la nation au-dessus des considérations partisanes et de se référer à la Déclaration du 1er Novembre 1954, "dont les valeurs sont appréhendées de manière rénovée", a-t-il explicité.
La patron de l’ANR a par ailleurs profité de cette seconde rencontre avec la direction du FFS pour indiquer que son parti reste attaché à la "poursuite" des réformes politiques à travers une révision "consensuelle" de la Constitution, impliquant toutes les catégories de la société et dans le cadre de "l'élargissement de la participation à la prise de décision".
A cet égard, il a lancé un appel à tous les acteurs politiques "qui croient en un dialogue responsable et constructif, afin de créer un espace de concertation, à même de sensibiliser la population algérienne autour des défis majeurs auxquels fait face actuellement le pays".
Cela étant dit, le chef de l’ANR a mis en garde contre les risques de voir "certaines parties tenter de saisir l'opportunité de ladite conférence en vue de se créer une légitimité".
"Nous ne sommes par contre le fait de s'opposer au pouvoir mais contre celui de remettre en cause les institutions de l'Etat. Nous considérons également que le rendement du gouvernement ou du Parlement ou autres doit faire l'objet de critiques fondées", a expliqué l'intervenant.
Mohamed Nebbou, comme à son habitude, s’est montré peu disert, remerciant le chef de l’ANR tout en annonçant un groupe de contact qui sera composé des représentants des partis consultés. Sa mission sera de coordonner le processus de concrétisation de la Conférence du consensus national qu'il a qualifié de "satisfaisant".
Jeudi, le FFS était chez Amar Ghoul, qui a conditionné sa participation à la conférence du consensus national par le rejet de l’idée de transition politique et l’obligation pour le FFS d’inscrire son projet de révision de la constitution dans le prolongement du projet politique du président Bouteflika.
Tout compte fait, tous les partis consultés par le FFS réservent leurs position. Si bien que pour le 24 février, date de la conférence, les choses ne sont pas au point. Ce qui rend pour le moins hypothétique la tenue de cette conférence à cette date.