Parfois, l’économie a ses raisons que la raison politique ne connait pas. C’est du moins l’observation que suggère cet article publié jeudi 4 août sur le portail d’information marocain « lemag.ma ». Selon une analyse produite par le think tank marocain, OCP Policy Center, l’Algérie serait à la fois le premier client et le premier fournisseur du Maroc.
En dépit des tensions politiques qui caractérisent les relations diplomatiques entre les deux pays, à cause notamment de l’entêtement du royaume à refuser l’autodétermination du peuple sahraoui, l’Algérie serait donc le premier partenaire africian du Maroc, tant à l’import qu’à l’export, malgré une frontière terrestre fermée.
L’article en question ne donne point de détails sur la nature des échanges ni à l’import ni à l’export, en revanche le Maroc est présenté comme une puissance économique régionale « un grand investisseur africain en Afrique qui a connu un développement substantiel de ses échanges avec les plus grandes zones géo-économiques africaines."
En chiffres, cette analyse fait ressortir que l’Algérie a absorbé 40.4% des exportations marocaines vers le marché africian, se plaçant largement devant la Mauritanie avec seulement 18.2 % de ces exportations. A l’import, l’Algérie se situe en pôle position de premier fournisseur africain du Maroc avec 63.1% des importations du royaume, l’Egypte et la Tunisie arrivant respectivement en seconde et en troisième position.
L’analyse du think tank indique en outre que le Maroc exporte vers les marchés africains, essentiellement des produits agroalimentaires, des engrais chimiques et des voitures. Il importe de l’Afrique des produits hydrocarbures.
A supposer que cette analyse soit adossée à des données statistique fiables et rigoureuses, elle constitue une preuve quant à l’existence d’un potentiel partenariat considérable entre les deux grands pays du Maghreb. Mais dans les conditions politiques actuelles, ce partenariat n’a aucune chance de prendre toute sa dimension.