L’Algérie est en train de serrer la vis au royaume du Maroc dans sa façon de traiter avec lui. Finie la stratégie de sagesse qui consistait à tenter de raisonner un voisin belliqueux.
Désormais Alger répond du tac au tac. Aussitôt après le discours du monarque M6 dans lequel il a exclu catégoriquement la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, à l’occasion de la commémoration de la «marche verte», le premier ministre Ahmed Ouyahia a reçu le Président de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) et Secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, au palais du gouvernement.
Pour normal qu’elle puisse paraitre, cette audience est quelque part une réplique sèche et ferme de l’Algérie au royaume du Maroc lui signifiant qu’il n’est pas question de lâcher la cause sahraouie. Cette rencontre a revêtu un cachet officiel dû à un chef d’Etat étranger. Le Premier ministre a en effet reçu le président Ghali en présence du ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel, et son homologue sahraoui, Mohamed Salem Ould.
Ce dernier va d’ailleurs animer demain au siège de l’ambassade de la RASD à Alger une conférence de presse pour sans doute commenter le discours du roi Mohamed VI
S’agissant de la teneur des entretiens entre Ouyahia et Brahim Ghali, le communiqué des services du chef du gouvernement souligne qu’ils ont notamment permis de «procéder à une évaluation de la situation de la question du Sahara Occidental aux niveaux régional, africain et international et de passer également en revue l’état de la coopération entre l’Algérie et la RASD».
Le message subliminal est de signifier au makhzen que l'Algérie est restée fidèle à ses principes et à sa position immuable de soutien à la lutte pacifique du peuple sahraoui et ses représentants pour son autodétermination conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.