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L’Algérie face au choc pétrolier : La thérapie de la Banque Mondiale

12-08-2016 13:47  Rafik Benasseur

Tout le monde est conscient désormais que le pays traverse une période extrêmement délicate, financièrement parlant, et qui plus est, risque de durer encore deux voire trois années. Les rapports successifs du FMI, de la Banque Mondiale et d’autres organismes internationaux ne laissant pas l’ombre d’un doute quant à la fonte inexorable des ressources du pays face à la chute soutenue des cours du brut.

Comment donc amortir le choc désormais inévitable pour les finances publiques ? C’est à cette question cruciale que tenteront de répondre les experts de la Banque Mondiale (BM) à la fin de ce mois à l’occasion d’une discussion sur les «perspectives de l'économie dans le sillage de la faiblesse des cours de pétrole», souligne l’institution dans son bulletin trimestriel d'information économique de la région MENA.

Ainsi, les autorités financières vont échanger avec les responsables de la Banque mondiale sur l'analyse concernant l'économie de l'Algérie, publiée fin juillet dernier. Ces discussions qui vont se tenir par vidéoconférence et auxquelles prendra part l'économiste en chef de la BM pour la région MENA, Santa Devarajan, sont prévues fort probablement pour le 29 août, selon la même source.

La conférence s'inscrit dans le cadre des travaux analytiques que la Banque mondiale réalise et partage avec ses pays membres, précise-t-on. Dans cette analyse publiée fin juillet, la Banque mondiale a souligné que la faiblesse des cours de pétrole a poussé l'Algérie à prendre une série de mesures correctives destinées à réduire les dépenses, augmenter les recettes et ajuster les tarifs de l'énergie.

Difficile mais pas désespérée

Le bulletin de la BM souligne que la faiblesse des cours de pétrole «qui semble s'installer dans la durée» a entraîné des changements dans les économies des pays pétroliers de la région MENA, relève la BM dans cette étude. Et d’ajouter que ces pays sont confrontés à un recul des recettes pétrolières dans un contexte d'endettement et de déficit budgétaires croissants.

Pour autant l'Algérie a «réussi» à absorber ce choc grâce aux volant de sécurité en place, sous forme d'épargne budgétaire, de réserves de change et un faible niveau d'endettement, selon Jean François Dauphin, le chef de mission du FMI pour l’Algérie. M. Dauphin a estimé dans un entretien accordé au blog du FMI que l'Algérie avait une «occasion exceptionnelle» pour passer à une croissance durable et réduire sa dépendance des hydrocarbures.

Autrement dit la situation est certes très difficile mais pas désespérée. A charge pour le gouvernement de lancer en toute urgence les réformes nécessaire pour sortir un tant soit peu de la dépendance des hydrocarbures.



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