Depuis le mois de juillet dernier les services de sécurité, renforcés par des bataillons de militaires, mènent une guerre sans merci contre les contrebandiers et les trafiquants de drogue. A l’extrême Est comme à l’extrême Ouest et au Sud du pays, les enquêteurs des douanes, de la police, de la gendarmerie et même du DRS sont à pied d’œuvre jour et nuit et sans relâche derrière les trafiquants de drogue venus des pays voisins et en particulier du Maroc.
Une nouvelle tactique d'endiguement des narcotrafiquants avec la participation citoyenne a déjà donné de très bons résultats. Des habitants de la bande frontalière de l’Ouest, de Mers Ben Mhidi jusqu’à Béni Ounif ont exprimé leur satisfaction pour le travail mené par les services de sécurité, sans tambour ni trompette et dans le secret le plus total.
Quant au trafic du cheptel, les nomades de la région de Mechria, Naâma et Ain Salah, sont soulagés diront-ils par la présence des militaires qui dissuadent les contrebandiers qui les forçaient à vendre les têtes de moutons pour les reconduire au delà de la frontière par la porte de Figuig.
La visite dans la zone frontalière Ouest, surprend le visiteur qui constatera un bouclage côté algérien très hermétique avec des postes de surveillance des gardes frontière et ce depuis des mois, alors que les services de sécurité continuent à intercepter des quintaux de cannabis sur l’axe Maghnia-Oran !
Un ex trafiquant de drogue repenti n’a pas hésité à nous révéler que le cannabis était transbordé par la mer à partir de Saidia ou Hoceima, à bord de bateaux de pêche ou à travers des tunnels qui ressemblaient à ceux de Rafah entre l’Egypte et Ghaza !
La troisième option, dit-il, se fait par de petites quantités qui pour la plupart arrivent à Maghnia avant quelles ne convergent vers Oran.
Cette vigilance des services de sécurité, est handicapée par le code pénal et le code de procédure pénale selon un ancien magistrat à la retraite, qui a indiqué à notre rédaction que les trafiquants de drogue ne baisseront pas les bras tant que les sanctions pénales demeurent légères.
Il ajoute que la peine maximale de 20 années de prison ferme est une peine légère par rapport au flux de ce poison qui se propage dans nos villes et villages. "Une révision du code pénal à l’encontre des trafiquants de drogue et des contrebandiers armés est indispensable, la peine serait capitale pour les récidivistes et la perpétuité pour les nouveaux" ajoute notre interlocuteur.
Jamais dans le passé un trafiquant de drogue condamné à 20 ans de prison n’a accompli cette peine, il sera élargi par plusieurs mesures dont les grâces présidentielles répétées.
L'ancien magistrat conclut son propos en relevant que "le Maroc mène une guerre sans merci contre notre pays à travers la drogue, cultivée, récoltée et transportée à la frontière sous la protection des services Marocains".