Maitre Faruk Ksentini a dressé un constat sans appel au sujet des secteurs de la Justice, de la Santé et un dégré moindre de la Communication, trois dossiers qui constituent la substance du rapport annuel de sa commission qui sera remis au président de la république, fin décembre 2016.
Invité jeudi par la radio nationale, le président de la CNCPDDH a d’abord pointé « le manque de maturité professionnelle » des jeunes juges qu’il impute à une mauvaise qualité de la formation universitaire. Ces juges, insiste t-il « commettent beaucoup d’erreurs ». Ce qui lui fait dire pour le coup que « la situation est dangereuse ».
40 à 50.000 plaintes de citoyens contre les juges
A titre d’illustration, il avance un chiffre, du moins une fourchette de 40 à 50.000 plaintes annuelles de la part des citoyens qui se plaignent de ces erreurs des juges. Ksentini tempère néanmoins son jugement en admettant que qu’il y a des « améliorations » au niveau pénal, notamment en matière de détention préventive, une question qui cristallise souvent la polémique dans le secteur judiciaire ».
« Les questions commerciales, civiles et administratives, nécessitent des amélioration en termes de prestation et de rendu des jugements pour donner plus de sérénité aux justiciables » juge encore Farouk Ksentini qui exige une meilleure formation des juges . « Mon expérience d’avocat m’a permis de mettre le doigt sur le manque de maturité professionnelle des juges », conclue-t-il sur ce chapitre.
Le secteur de la santé "malade"
Constat aussi critique pour la Santé, un secteur qu’il qualifie de « malade » et évoluant dans des conditions anarchiques. Son diagnostic : absence d’équipement médicaux, ruptures constantes des médicaments, notamment pour les grands malades et malades chroniques, absence de propreté. « Il suffit d’une visite inopinée dans un service quelconque dans n’importe quel l’hopital du pays pour constater de visu cette réalité », se désole le président de la CNCPDDH.
Au sujet de la presse et de la liberté d’expression en particulier, l’avocat appelle à passer des mots d’ordre à la réalité, plaidant pour en finir une bonne fois pour toute avec ce couple infernal : justice/Presse.