Maitre Farouk Ksentini était samedi l’invité du forum de DKNews. Occasion pour lui de revenir sur le rapport de sa commission pour l’année 2013, récemment remis au président de la république. Au sujet des droits de l’homme, la président de la CNCDDH estime que « la situation n’est pas catastrophique, mais que des améliorations restent à apporter, notamment par rapport au délais dans le traitement des affaires judiciaires, par rapport aussi à la question de la détention préventive.
Mais l’intervention de Kstnini vaut aussi par son versant politique. Il est ainsi revenu sur la politique de réconciliation nationale pour affirmer que celle-ci a atteint 95 % de ses objectifs, en permettant notamment le retour de la paix civile. Ksentini qualifie aussi de « victoire » la réconciliation dés lors que ça été une affaire algéro-algérienne, loin de toute intervention étrangère « grâce aux hommes ».
Étantde son point de vue une « réussite », le président de la commission des droits de l’homme estime que c’est là une bonne raison pour que la réconciliation soit consacrée dans le préambule de la future Constitution. Pourtant, plus loin, M. Ksentini reconnaîtra que cette constitutionnalisation n’est pas sans « danger », dans le cas de son « instrumentalisation politiquement, par certains ».
Ksentini profitera pour revenir à ce qui semble être une de ses marottes, à savoir l’amnistie générale, mais il reconnait que c’est une décision politique qui relève du ressort du président de la république. « Cette amnistie permettra de tourner définitivement la page de la décennie noire et nous éviter les règlements de compte comme certains le voudraient ».
L’autre point abordé par Farouk Ksentini est la révision de la Constitution. Son souhait personnel est de voir notre pays doté d « une Constitution pérenne qui garantira la démocratie et l’égalité ». Consulté par Ahmed Ouyahia, Farouk Ksentini s’est exprimé en faveur d'un régime présidentiel fort, considérant qu’il convient mieux à l’Algérie dans le contexte actuel. Mais un régime présidentiel où le président préside mais ne règne pas. Et la nuance est de taille.
Enfin, interrogé pour savoir s’il avait réellement introduit une demande pour obtenir la liberté provisoire pour Moumène Khalifa, il a démenti tout en expliquant que son client a le droit de faire une demande de liberté provisoire, à charge pour le procureur de décider de la suite à lui donner.