Karim Tabou, porte parole de l’UDS, un parti en attente d’agrément a été l’invité du forum hebdomadaire de Liberté. Avec le punch et la fougue de jeunesse qui le caractérisent, il a répondu à toutes les questions des nombreux journalistes en « switchant » avec un facilité déconcertante de l’arabe au français et inversement.
L’absence du président de la République est une des questions les plus redondantes. Pour Karim Tabou, le pays vit une situation de « blocage global » qui ne se limite pas à la présidence de la république, mais également à l’exécutif et au parlement. Voire même à l’Etat dans sa globalité, dés lors que d’autres institutions n’assurent plus leur rôle.
Ce qui lui fait dire que « l’Algérie est actuellement au jour le jour ». Pis encore, avec une telle gestion "on va droit dans le mur" prévient t-il, d’autant plus que les ingrédients d’une nouvelle explosion collective s’accumulent de jour en jour. Et c’est la raison pour laquelle il appelle à la responsabilité de la classe politique, pouvoir et opposition, pour un sursaut patriotique. Il y va insiste t-il de l’avenir de l’Algérie.
Concernant les initiatives de l’opposition, notamment celle de la CNLTD, son jugement est nuancé. Il se félicite que des partis de l’opposition puissent retrouver le goût de se réunir, de discuter ensemble en s’élevant au dessus de leur chapelles politiques. Mais il marque aussi sa distance par rapport à la Coordination en soulignant que son parti propose un cap clair et des échéances précises ».
S’agissant de la situation de son parti toujours en attente d’agrément, il s’étalera longuement sur les manœuvre dilatoires de l’Administration pour ne pas donner l’agrément. Mais après une action de protestation à l’APN, le ministre de l’intérieur, selon lui a promis de prendre en charge le problème. « On attend toujours, mais nous sommes déterminés à nous battre pacifiquement dans le cadre de la loi pour obtenir notre droit constitutionnel à créer notre parti politique ».
Concernant son ex parti le FFS, Tabou admet que cette formation fondée par Hocine Ait Ahmed en 1963 « compte un capital historique indiscutable ». Mais indirectement il tacle la direction actuelle du parti pour ses positions . « Le rôle d’un parti c’est d’avoir des positions en prise sur la situation politique du moment, de donner aussi de la lisibilité politique pour les citoyens ».En sa qualité de jeune reponsable, il appelle justement la jeunesse algérienne à s’impliquer dans le jeu politique. « Les Boudiaf , Benmhidi, Abane, Krim avaient notre âge quand ils ont déclenché la Révolution », dira t-il en appelant les gérontes qui dirigent l’Algérie à passer le témoin.