La libération attendue d'un diplomate saoudien, enlevé il y a près de quatre mois au Yémen par Al-Qaïda, a échoué à la dernière minute, ses ravisseurs ayant doublé la rançon exigée à 20 millions de dollars, a affirmé dimanche un médiateur tribal.
La libération d'Abdallah al-Khalidi, vice-consul saoudien à Aden (sud), devait intervenir dans la nuit de samedi à dimanche, mais ses ravisseurs "se sont rétractés au dernier moment à cause du montant de la rançon", a déclaré à l'AFP le médiateur qui a requis l'anonymat.
"Ce revirement de dernière minute fait suite à des divergences entre les membres d'Al-Qaïda sur le montant réclamé pour la libération du diplomate", a ajouté la même source. "Le montant convenu était de 10 millions de dollars. Mais au dernier moment, ils ont doublé la mise en portant la rançon à 20 millions de dollars", a-t-il affirmé.
Selon lui, l'otage avait été amené dans la nuit dans la province d'Abyane (sud) où il devait être libéré. Il a ensuite été reconduit vers la province voisine de Chabwa, où ses ravisseurs le détiennent depuis son enlèvement le 28 mars.
Dans une vidéo mise en ligne sur internet début juillet, l'otage avait appelé le roi Abdallah d'Arabie à accéder aux demandes d'Al-Qaïda, citant notamment des femmes prisonnières dans le royaume dont le réseau extrémiste exige la remise en liberté. Le 26 mai, le diplomate avait déjà lancé un appel similaire au roi Abdallah.
En avril, le ministère saoudien des Affaires étrangères avait déjà annoncé qu'Al-Qaïda réclamait la libération d'islamistes, dont des femmes, emprisonnés en Arabie saoudite, et une rançon, sans en préciser le montant, en échange de la libération du diplomate. D'autres Saoudiens avaient été enlevés au Yémen où les rapts sont fréquents.
En novembre 2010, un médecin saoudien avait été enlevé dans le nord du pays par des hommes armés qui réclamaient la libération de neuf militants d'Al-Qaïda. Il avait été libéré le jour même grâce à une médiation tribale.
En avril 2011, les hommes d'une tribu avaient enlevé un membre de l'ambassade d'Arabie saoudite à Sanaa pour obtenir le règlement d'un différend financier, et l'avaient libéré au bout d'une dizaine de jours.
Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) est née de la fusion des branches yéménite et saoudienne après la dure répression des autorités saoudiennes contre le réseau à la suite d'une vague d'attentats dans le royaume (2003-2006). (AFP)