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Syrie : Violents affrontements à la périphérie de Damas

16-07-2012 14:16  Abbès Zineb

Forces gouvernementales et combattants de l'opposition se sont affrontés lundi à Damas pour la deuxième journée consécutive, alors que Kofi Annan devait tenter d'infléchir la position de Moscou envers le régime syrien.

Une épaisse fumée noire s'élevait au-dessus de la capitale syrienne, alors que les violences ont entraîné brièvement la fermeture de l'autoroute reliant l'aéroport international de Damas au sud de la ville, une première selon Mustafa Osso, militant des droits de l'Homme basé en Syrie.

"Il semblerait qu'il y ait une nouvelle stratégie pour installer les combats dans le centre de la capitale", a-t-il déclaré à l'AP, en référence aux rebelles qui se battent sous la bannière de l'Armée syrienne libre. "La capitale était sûre. Cela va troubler le régime".

D'après les activistes, les combats qui se sont déroulés dans plusieurs quartiers de Damas seraient les plus violents depuis le début de l'insurrection contre le régime du président Bachar el-Assad, en mars 2011. D'après l'Observatoire des droits de l'Homme, basé à Londres, et Mustafa Osso, les violences se déroulaient dans les quartiers de Kfar Souseh, Midan et Tadamon.

Sur une vidéo amateur postée sur internet, plusieurs hommes armés, certains masqués, courent et ouvrent le feu dans les rues de Tadamon. D'autres hommes armés sont installés derrière des sacs de sable, et tirent vers des zones où les forces gouvernementales seraient installées. Une autre vidéo montre le quartier de Kfar Souseh, avec des bruits de fusillade intense. Le palais présidentiel, situé sur une montagne dominant la capitale, est visible dans le fond. Mais l'authenticité de ces images n'a pas pu être confirmée indépendamment.

Jusqu'à présent, la capitale syrienne restait sous le contrôle des forces de Bachar el-Assad, bien qu'il y ait eu des violences dans Damas ces derniers mois. En banlieue, par contre, certaines villes se sont révoltées, entraînant une réponse rapide et violente de l'armée. Des militants ont ainsi fait état d'attaques des forces gouvernementales lundi dans la banlieue de Qatana.

"L'Occident utilise les observateurs de l'ONU comme monnaie d'échange"

Sur le terrain diplomatique, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a accusé lundi l'Occident de chantage pour faire accepter une nouvelle résolution de l'ONU, qui permettrait l'emploi de la force en Syrie, ce que refuse catégoriquement la Russie.

"A notre grand regret, il y a des éléments de chantage", a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse. "On nous dit que si nous n'acceptons pas la résolution dans le cadre du Chapitre 7 de la Charte de l'ONU, alors la prolongation de la mission des observateurs sera refusée".

"Nous considérons que c'est une approche absolument contre-productive et dangereuse, étant donné qu'il est inacceptable d'utiliser les observateurs comme monnaie d'échange", a-t-il lancé.

Cette nouvelle résolution préparée par la Grande-Bretagne prévoit de nouvelles sanctions contre le régime du président Bachar el-Assad, conditionnant l'avenir de la mission d'observateurs, dont le mandat expire le 20 juillet prochain.

Les Nations unies ont déployé des observateurs non armés en Syrie pour une période de 90 jours afin de superviser l'application du cessez-le-feu et du plan de M. Annan, mais l'équipe a été contrainte de se retirer des zones de conflit à cause de l'intensification des violences.

L'envoyé spécial de l'ONU Kofi Annan devait arriver lundi à Moscou pour évoquer la crise syrienne avec les dirigeants russes. (SIPA)



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