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Importation de véhicules : Les spéculateurs attendus au tournant

04-04-2016 18:28  Rafik Benasseur

Le ministre du Commerce Bakhti Belaib a lancé aujourd’hui un sérieux avertissement aux apprentis importateurs de véhicules qui s’adonnent à la spéculation dans le cadre de la mise en place des licences d’importation qui seront attribuées dans «quelques jours».

«La répartition des quotas dans le cadre de l'octroi des licences d'importation pour les véhicules ne prendra pas en considération les importations spéculatives ou destinées au transfert illicite de devises, pratiquées par certains concessionnaires», a tranché le ministre lors d'une rencontre lundi avec des exportateurs.

Pour rappel, ces licences d'importation de véhicules, fixant les quotas quantitatifs pour chaque concessionnaire, dont le délai d'octroi a expiré dimanche, visent à limiter les importations massives et les fuites de devises. Certains concessionnaires véreux ont en effet profité de la brèche pour surévaluer leurs factures et transférer ainsi «légalement» des sommes colossales de devises à l ‘étranger.

C’en est désormais fini pour ce trafic qui a saigné le trésor public. Une source du ministère du Commerce a confié à l’APS, que les licences seront prêtes «au plus tard au début de la semaine prochaine». "On aura trois à quatre jours de travail en plus", alors que le délai réglementaire fixé à deux mois à partir de la date de clôture de l'opération du dépôt des dossiers (3 février 2016) a expiré dimanche dernier.

Ce retard s'explique par le fait que le Comité chargé des délivrances des licences d'importation avait entamé ses travaux par la répartition des quotas des contingents tarifaires agricoles originaires de l'UE, du ciment et du rond à béton, ce qui lui a nécessité beaucoup de temps argue-t-on.

Les importateurs passées au scanner

Il faut rappeler que plus de 80 demandes ont été déposées durant l'opération de dépôt des dossiers pour bénéficier des contingents quantitatifs à l'importation des véhicules fixés à 152.000 unités pour l'année 2016. Le ministère précise que l’échange sera considéré comme «indu» dans le cas où l'importation est effectuée dans un but spéculatif ou de transfert illicite de devises.

«C'est un critère (l'échange traditionnel) universel. Mais si les échanges traditionnels importants d'un concessionnaire étaient effectués dans un but spéculatif ou de transfert illicite de devises je les considère comme des échanges indus», a insisté le ministre.

Il en veut d’autant plus que les importations effectuées ces dernières années ne «reflétaient pas les besoins réels du marché national». «Il y a eu des achats importants par rapport aux besoins, n'ont pas parce que c'est le marché qui le réclamait, mais c'était pour des raisons de transfert de devises».

Il est heureux que les pouvoirs publics se soient enfin rendu compte de l’ampleur de la spéculation dans l’importation des véhicules. Mais que de temps et d'argent perdus…



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