L’instauration d’une licence d’importation pour les concessionnaires automobiles dans le but de mettre un peu plus de rigueur et de rationalité dans le marché, a fini par créer un certain blocage dans le marché et une inquiétude chez les opérateurs positionnés sur ce segment. Les démarches entreprises par les concessionnaires en direction des pouvoirs publics auront donc fini par aboutir.
Lundi, le ministre du commerce a annoncé les mesures prises. Ce sera un plafond qui sera fixé pour chaque concessionnaire, en plus du contingent quantitatif imposé à ce dernier dans le cadre des licences d'importation. L’attribution de ces licences est prévue dans 15 jours au plus tard. "Nous sommes en phase de définition des mesures relatives à l'importation des véhicules.
Parmi les mesures principales, il y a l'imposition d'un plafond en valeur à ne pas dépasser pour chaque concessionnaire", a expliqué le ministre à la presse en marge d'une rencontre avec les associations de protection du consommateur. "Cette mesure est très importante. Il faudrait que nous connaîtrions les coûts d'importation. D'autant plus que nous avions déjà constaté que ces coûts en devises étaient souvent plus élevés par rapport au pays d'origine", a-t-il observé.
Pour le ministre, le contingent quantitatif, fixé à 152.000 unités pour l'année 2016, n'est pas suffisant à lui seul pour contrôler et réguler cette activité dont "les transactions sont souvent douteuses". Selon ses explications, un concessionnaire qui a obtenu un quota de 3.000 unités doit aussi respecter la valeur fixée dans la licence "car s'il se contente d'importer les véhicules de luxe, cela augmentera la facture d'importation", a-t-il avisé.
M. Belaïb a aussi fait savoir que le comité chargé des délivrances de ces licences était sur le point d'achever son travail et attribuera les licences dans quinze (15) jours au plus tard.
Pour rappel, le gouvernement a été amené à imposer des restrictions dans le marché de l’importation des véhicules, dans le cadre des mesures de la gestion rationnelle des ressources financières du pays, suite à la baisse des revenus pétroliers. Pendant l’embellie pétrolière, les autorités n’étaient pas trop regardantes sur les procédures bancaires. Ce qui a permis à des concessionnaires véreux de se faire des fortunes en Euros, à la faveur de fausses déclarations bancaires qui ont causé un manque à gagner en milliards de dollars pour le trésor public.
Toute la question est de savoir si ces plafonds fixés par le ministre seront scrupuleusement respectés, car il y a lieu de craindre de voir certains dépasser le plafond fixé, car jouissant de solides relations au niveau des centres de décisions. Il se trouve que des enfants ou des proches de hauts responsables en exercice sont des importateurs de véhicules très connus sur la place.