Contrairement à certains pays de l’Union européenne notamment la France qui souhaitent voir les pays de la rive devenir des terres de contrôle et pourquoi pas d’accueil aux immigrants clandestins, l’Italie semble privilégier des solutions alternatives et plus consensuelles. C’est en tout cas ce que suggèrent les résultats du tête- à- tête entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays qui a eu lieu à Rome.
Abdelkader Messahel, et son homologue italien, Angelino Alfano ont en effet souligné «l’impératif» d’une concertation «régulière» entre les deux pays en vue de juguler le fléau de la migration qui «continue de mettre en péril la vie de milliers de personnes».
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères souligne que cette «position commune» a été dégagée, au terme de l'entretien entre les deux MAE en marge de la participation de Messahel à la troisième édition de la Conférence internationale Rome – «Mediterranean dialogues», qui se déroule à Rome du 30 novembre au 2 décembre.
Cette solution a l’avantage de prendre en considérations les intérêts des pays de l’Afrique du nord qui ne veulent pas servir de sous traitants de l’Europe dans la gestion de l’épineux dossier de l’immigration illégale.
Intervenant sur la thématique de la migration irrégulière en tant que panéliste, dans le cadre de cette conférence qui se tient dans la capitale italienne du 30 novembre au 2 décembre, M. Messahel a appelé à «une approche globale pour faire face à ce phénomène, en tenant compte de ses causes profondes, au premier rang desquelles le niveau de développement des pays ainsi que l'état de la sécurité et de la stabilité politique dans les pays concernés».
Le ministre des Affaires étrangères a indiqué que la migration irrégulière «ne saurait être perçue et traitée dans ses causes profondes s'il n'est pas tenu compte de l'interaction objective qui existe entre ce phénomène, le crime organisé, le trafic de drogues, la traite des êtres humains, les conflits armés et l'instabilité politique».
Dans le même ordre d’idées Messahel a souligné à juste titre, que le fléau de la migration irrégulière «est encouragé par les réseaux de passeurs criminels qu'il faut combattre avec la dernière vigueur».
Pour autant le ministre des Affaires étrangères a précisé que cette lutte ne devrait, «en aucune manière, servir de prétexte pour alimenter les pulsions racistes et xénophobes que suscite l'arrivée massive de migrants sur le sol européen». C’est pourquoi il a estimé que la question migratoire dans la méditerranée, représente, a-t-il dit, «un défi transnational de première importance».
Un commentaire qui, on s’en doute, ne va pas plaire à ceux qui dictent la politique de l’Union Européenne pour qui les pays de l’Afrique du Nord ont vocation à servir de gendarmes de l’Europe pour une poignées d’euros.