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Il y a 60 ans tombait au champ d’honneur Mostefa Benboulaïd

23-03-2016 18:38  Khidr Ali

Mostefa Benboulaïd était l’artisan de la gloire de l’Algérie aux côtés de ses valeureux compagnons martyrs et moudjahidine, a affirmé mercredi au village Nara (Batna), le ministre des Moudjahidine.

Benboulaïd, dont le parcours militant est chargé d’épopées, d’héroïsmes et de sacrifices, a dirigé la wilaya 1 historique des Aurès avec beaucoup de compétence et a mené contre l’ennemi de grandes batailles, se consacrant entièrement au service de la patrie et de l’émancipation du pays, a indiqué Tayeb Zitouni, qui présidait une cérémonie de commémoration du 60ème anniversaire de la mort de ce chahid.

Ces épopées sont sources de fierté et de valeurs, et leur principal message que les générations doivent porter est "une Algérie unie, sécurisée, stable et totalement souveraine", a ajouté le ministre. M.Zitouni qui s’exprimait en présence du wali de Batna, Mohamed Salamani, de nombreux moudjahidine dont le colonel Tahar Zbiri, du commandant Amar Mellah et du moudjahid Mohamed Seghir Helaïli a également considéré que c’est par la science et le savoir que le message des martyrs est préservé.

Le ministre a en outre mis l’accent sur les "acquis" apportés par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à la Constitution amendée ainsi que sur le rôle assumé par les institutions sécuritaires dont l’Armée nationale populaire dans la préservation de la souveraineté nationale. Au cimetière des martyrs de Nara où se trouve la tombe de Benboulaïd, la délégation a lu la Fatiha du Saint Coran avant d’inaugurer une salle polyvalente dans le même village où le ministre a honoré les lauréats du grand prix d’histoire organisé par la wilaya et la direction de l’éducation.

L’occasion a donné lieu à la distinction de plusieurs moudjahidine, de la famille du chahid Benboulaïd ainsi que de l’amie de la révolution algérienne Vanden Bil Gerhardt (Georgette) qui a rejoint les maquis de Kimel (Batna) et y activait comme infirmière jusqu’à l’indépendance de l’Algérie avant de regagner son pays, la Belgique. Georgette est venue spécialement en Algérie pour assister à cette cérémonie. Le ministre devait également assister à Arris à la distribution des prix aux lauréats de divers concours sportifs et culturels initiés à l’occasion.

Biographie 

Mostefa Ben Boulaïd est né le 5 février 1917 à Arris au sein d’une famille chaouia aisée des Aurès, région montagneuse du nord est algérien. En 1939, il accomplit le service militaire obligatoire et est mobilisé durant la Seconde Guerre mondiale. Pendant la campagne d’Italie, en 1944, il se distingue par son courage, ce qui lui vaut la médaille militaire et la croix de guerre.

Démobilisé au grade d’adjudant, il regagne sa ville natale, il milite dans les rangs du Parti du peuple algérien (PPA). Il joue un rôle important dans l’Organisation spéciale (Algérie) l'(OS), à l’intérieur de laquelle il mène une intense activité de formation politique et militaire des jeunes. Il commence à se procurer des armes en les achetant avec ses propres deniers et participe à l’hébergement des militants pourchassés par les autorités. Il supervise personnellement la distribution des armes à ces militants. En 1948, il participe aux élections de l’Assemblée algérienne et obtient une large victoire. Cependant, les résultats sont falsifiés par les autorités françaises.

Membre du comité central du PPA-MTLD. Il rompt avec les membres de ce comité lors de la crise qui a opposé les centralistes à Messali. Il est l’un des fondateurs du Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA). Il préside la « réunion des 22 » du 25 juin 1954 à Alger, qui vise à établir une vision uniforme autour de la question du déclenchement de la lutte armée. Il est responsable de la zone I des Aurès, lieu qui mobilise fortement l’armée française et connu pour avoir payé un lourd tribut pendant la guerre d’Algérie. Il est l’un des membres du « Comité des six » chefs insurrectionnels. Il est à la direction des opérations du déclenchement de la Guerre d’Algérie du 1er novembre 1954 dans la région des Aurès.

En 1955, il se rend en Libye pour approvisionner les militants en armes. Il participe aux deux batailles d’Ifri el blah et Ahmar Khaddou.

Il est arrêté le 11 février 1955 en Tunisie et est condamné à mort par le tribunal de Constantine, puis emprisonné à la prison centrale de Constantine. Il s’en évade en novembre 1955 avec plusieurs autres détenus dont Tahar Zbiri et ce grâce à la complicité d’un gardien de prison, Djaffer Chérif, issu de sa région natale. Au cours de cette évasion un de ses compagnons chute, se blesse et sera par la suite guillotiné.

Mostefa Ben Boulaïd décède le 22 mars 1956 avec Abdelhamid Lamrani — un de ses proches collaborateurs — dans le maquis à la suite d’une explosion d'un colis piégé durant une réunion à laquelle prenaient part plusieurs chefs de maquis.

Le Film de Ahmed Rachedi sur Benboulaid



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