Vingt quatre après les propos jugés scandaleux tenue par le secrétaire général du RND, et néanmoins directeur de cabinet du président de la République, Ahmed Ouyahia, à propos des réfugiés subsahariens, Abdelkader Messahel, a confirmé dans une large mesure le constat.
«Il faut savoir que derrière ces immigrés clandestins, existent des réseaux terroristes et une mafia de la drogue», a asséné le ministre des Affaires étrangères en marge d'un atelier international sur le «rôle de la réconciliation nationale dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme» qui s’est ouvert ce matin à Alger.
De fait, Messahel a repris pratiquement les mêmes éléments de langage développés dimanche par Ahmed Ouyahia. Comme lui, il a bien précisé que notre pays doit prendre des mesures pour faire face à ce phénomène «qui concerne des milliers d’immigrants clandestins». Pour Messahel, l’équation est simple : cette immigration incontrôlée pose un défi majeur à la «sécurité nationale». Il en veut d’autant plus que la situation compliquée en Libye et la prolifération des armes qui vont jusqu’aux pays du Sahel peuvent être une source de danger pour l’Algérie.
«C’est une question de souveraineté nationale !», a répliqué le ministre des Affaires étrangères aux journalistes qui voulaient connaitre son avis sur la présence des subsahariens en Algérie. Il a annoncé dans ce sillage qu’un groupe de travail sera installé «prochainement» pour plancher sur ce phénomène et voir comment le traiter conformément aux conventions internationales.
Ces déclarations recoupent, à quelques détails près, les propos d’Ahmed Ouyahia qui a mis en avant le souci de la sécurité nationale et la nécessité de renvoyer chez eux les immigrants illégaux, en insistant que «l’Algérie est souveraine».
Il est vrai cependant que le chef du RND, a été quelque peu cru en accusant ces subsahariens d’être la source des maladies, des crimes et de la drogue. De par sa mission à la présidence de la République, ces propos ont choqué parmi les médias et les ONG des droits de l’homme, surtout qu’il s’écarte clairement du discours plus tempéré du Premier ministre Abdelmadjid Tebboune.