Algérie 1

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Il est drôle notre ami le roi !

07-11-2015 15:53  Rafik Benasseur

Il a dû bien se préparer sa majesté le roi du Maroc pour le difficile exercice qui consiste à transformer par la magie des mots une marche rouge-sang en une marche verte du salut. Cela transparaissait assez bien vendredi soir dans son long discours «célébrant» le 40ème anniversaire de l’occupation du Sahara occidental.

Pas facile en effet de trouver les mots pour justifier une colonisation, une spoliation et un pillage des ressources d’un peuple. Faut vraiment avoir le visage couvert de goudron pour oser affronter ces sahraouis frustrés des décennies durant de vivre sous la botte d’un monarque puis de son fils comme des étrangers sur leur propre terres… Mais, comme toujours, M6 n’a pas eu froid aux yeux vendredi. Il avait certes l’air un peu malade, le visage tuméfié par sans doute une surdose de comprimés… Et pour cause ! L’épreuve a dû être éprouvante pour lui.

Comment trouver les mots pour convaincre une population à laquelle lui et son père mentaient depuis 40 ans ? Il n y avait objectivement pas sa recette miracle. Si quand même : casser du sucre sur l’Algérie. Mohamed VI s’en est employé avec beaucoup de causticité. «Pourquoi l'Algérie, qui a dépensé des milliards dans sa croisade militaire et diplomatique contre le Maroc, accepte-t-elle de laisser la population de Tindouf vivre cette situation dramatique et inhumaine ? s’émouvait faussement M6 du soi-disant sort réservé à ses «faux sujets» sahraouis.

Marche…rouge

«Pourquoi l'Algérie n'a rien fait pour améliorer les conditions de vie des habitants des camps de Tindouf estimés tout au plus à 40 mille individus, soit l'équivalent de la population d'un quartier de taille moyenne dans la capitale Alger ? s’est-il encore interrogé. Mohamed VI est allé jusqu’à accuser notre pays de mener une «croisade militaire et diplomatique contre le Maroc». Le souverain alaouite n’ayant pas de solution pour changer ce funeste statut s’en est remis à l’histoire qui doit juger «ceux qui ont réduit les enfants libres et dignes du Sahara à l'état de quémandeurs d'aides humanitaires». Il ne croyait pas si bien dire parce que c’est précisément son père Hassan II et lui-même qui sont responsables du drame des sahraouis.

Tindouf, la hantise du roi

Le roi ressortira aussi le vieux disque des «populations de Tindouf, en Algérie, qui continuent à endurer les affres de la pauvreté, de la désolation et de la privation et à pâtir de la violation systématique de leurs droits fondamentaux». Qui pourra croire un tel discours d’un homme qui a massacré des centaines d’activistes sahraouis pour le simple fait d’avoir clamé leur attachement au droit à l’autodétermination de leur peuple ?

Le roi du Maroc a sans doute raté une autre occasion de se taire. Quelle crédibilité donner à son long discours sur les lieux «du crime» à Laâyoune occupée, alors même que les prisonniers sahraouis de Gdeim Iizik croupissent encore dans ses geôles ? Pourquoi ne les a-t-il pas libéré comme les activistes salafistes dans le cadre de la grâce royale. Ça aurait été un geste de bonne volonté. Mais la vérité est que pour le jeune monarque, un bon sahraoui est un sahraoui obéissant ou… mort. Après, l’Algérie a bon dos pour lui coller tous les malheurs de son royaume de l’intrigue. Il est drôle notre ami le roi, mais ne fait pas rire…



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