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Hanoune appuie l’officialisation de Tamazight et dénonce les oligarques qui "siphonnent" les ressources du pays

18-04-2015 19:15  Abbès Zineb

Louisa Hanoune a animé samedi un meeting à Tizi-Ouzou, veille de la célébration du  35ème anniversaire du « Printemps Berbère » au cours de laquelle toute la région vit une effervescence politique ponctuée par des marches  multi partisanes. Pour être dans l’air du temps, la secrétaire générale du parti des travailleurs (PT) a de nouveau appuyé le projet d’officialisation de Tamazight.

"La révision de la Constitution devrait être une occasion pour marquer un tournant démocratique à travers l’officialisation de Tamazight. Il est plus que jamais temps de répondre favorablement à cette revendication commune de plusieurs partis de différents courants politiques", a-t-elle  défendu.

"L’Etat algérien est appelé à faire preuve d’audace pour couronner les avancées réalisées, jusque-là, par cette langue à travers sa promotion en langue officielle", a martelé Mme Hanoune, rappelant que des étapes "importantes" ont été franchies, en l’espace de 35 ans, dans la reconnaissance de Tamazight, notamment sa constitutionnalisation, en 2002, comme langue nationale.

La prise en charge de cette revendication identitaire nécessite, a-t-elle ajouté, la conjugaison de "tous les efforts au-delà des appartenances et des positions politiques des uns et des autres", et l’officialisation de Tamazight constitue, a soutenu Mme Hanoune, une "question de sauvegarde nationale".

Outre cette question Louisa Hanoune est revenue sur la révision de la constitution pour prôner la voie référendaire partant du fait que le parlement actuel n’a pas la légitimité requise pour débattre du projet. « Faire passer la réforme constitutionnelle par les deux chambres du parlement est un déni de la souveraineté populaire, dit-elle.  « Si, comme on le dit, c’est le peuple qui a protégé le pays le 17 avril 2014, c’est qu’il est de son plein droit de décider de son destin et du destin de la nation ».

Louisa Hanoune a évoqué, mais sans citer le parti, la démarche du FFS portant conférence du consensus national, considérant que le consensus   "devait émaner du peuple", qui a toujours assumé, selon elle, ses responsabilités durant les situations difficiles pour éviter au pays de sombrer dans le chaos. "C’est à la commission chargée de l'élaboration de l'avant-projet de loi portant révision constitutionnelle d’écouter les doléances des citoyens pour faire ressortir les dénominateurs communs à tous les Algériens afin de construire un véritable consensus national", a-t-elle affirmé.

Selon Mme Hanoune, "chercher à fabriquer un consensus entre des partis politiques dont la nature, les programmes et les visions sont différents et parfois diamétralement opposés, ne sert à rien". Au sujet de l’anniversaire de la réélection du président bouteflika pour un quatrième mandat, elle s’est juste contentée de dire qu’une année n’est pas suffisante pour un bilan objectif. Mais pour autant, elle n’épargne pas l’entourage du président en tirant sur les "oligarques qui gravitent autour du pouvoir".

« Depuis le début de ce mandat, nous assistons à la formation d’une oligarchie politico-financière qui a institutionnalisé le siphonnage des richesses, de la gabegie et de la rapine, et les ministres qui résistent ne sont pas bien vus ». Dans ce cadre, elle énumère les pratiques  utilisées pour siphonner les devises : le  recours au gré à gré, au crédit sous couvert de l’investissement, et la dilapidation du foncier industriel à travers le Calpiref.

Ce sont, selon elle, autant de procédés utilisés par les oligarques. « Ce à quoi nous assistons avec cette oligarchie est une dérive nationale pire que le terrorisme » Le patron  du FCE  en a eu évidemment pour son grade, comme d’habitude. Il est accusé à travers la démarche de son organisation de "légaliser le pillage des richesses  du pays".



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