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Grine explique les difficultés financières de certains journaux par la contraction des offres publicitaires de l’ANEP

29-02-2016 15:07  Abbès Zineb

Hamid Grine, en visite à Ain Defla, est revenu sur la contraction des revenus publicitaires de l’ANEP et leur impact sur certains journaux para-publics menacés aujourd’hui de faillite. « Cette situation est conséquente à "la réduction des annonceurs, aussi bien publics que privés », a expliqué le ministre de la communication qui précisera que l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP) "n'est qu'un moyen" de distribution de la publicité "selon le volume" qu'elle reçoit de la part des annonceurs.

S’interdisant de susciter de faux espoirs, le ministre a préféré dire vrai et rappelle que « ceux qui ont créé des journaux privés se devaient d'avoir un minimum de background en tant que gestionnaires au lieu de dépendre uniquement de l'aide de l'Etat et de la publicité émanant de l'ANEP ».

Le ministre s’est également interrogé de savoir comment certains éditeurs se sont lancés dans de tels projets "sans les ressources financières nécessaires". La réponse c’est que la plupart des responsables de ces journaux se sont lancés dans l’aventure pour le seul but de capter de la publicité. Et d’ailleurs certains sont devenus des multi milliardaires, achetant des villas pieds dans l’eau en Espagne. Malheureusement, les personnels de ces journaux, généralement non déclarés à la sécurité sociale par ces directeurs négriers des temps modernes, risquent d’être les victimes expiatoires de la situation.

Pour mémoire, la plupart de ces journaux ne doivent leur existence qu’au colonel Fawzi, aujourd’hui admis à la retraite, qui obligeait l’ancien DG de l’Anep, à octroyer des pages de publicités à ces journaux, moyennant rétro commission. Conviant "ceux qui se sont lancés dans l'aventure intellectuelle à assumer leurs responsabilités", le ministre a insisté sur la disponibilité de l'Etat à "venir en aide à une presse de qualité", celle-là même qui a une "projection vers l'avenir et non pas des rétroviseurs".

Hamid Grine a par ailleurs évoqué la possibilité de voir certaine loi régissant actuellement la presse subir dans les prochains jours une mise à niveau pour les adapter à la nouvelle constitution. Certains articles de la Loi organique sur l'Information "pourraient être revus", pour se conformer aux dispositions de la Constitution amendée.

Au sujet de la désignation d'un nouveau président de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav), M. Grine a rappelé que cela relève des "prérogatives" du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, précisant avoir "proposé quelques noms", en remplacement de Miloud Chorfi, désigné au Conseil de la nation.

Il a, en outre, fait savoir que l'élection du Conseil de l'éthique et de la déontologie interviendra en mai prochain et que la procédure a été retardée en raison de "l'attente" de la régularisation des journalistes qui ne le sont pas encore. Par ailleurs, il a rappelé l'installation, le même mois, de la Commission permanente de délivrance de la carte du journaliste professionnel.

Le ministre a également insisté, à nouveau, sur l'obligation pour les éditeurs de consacrer 2% de leurs bénéfices à la formation de leur effectif journalistique afin d'améliorer leur niveau, déplorant que "pas un seul" patron de presse privée ne s'y est conformé jusque-là.



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