En visite lundi à Tipasa, le ministre de la communication a fait une annonce importante : la probable création de l’autorité de régulation de la presse écrite. Ce sera, a-t-il expliqué en septembre prochain. Cette annonce est importante et prouve que Hamid Grine a évolué sur la question.
En effet, en pleine polémique autour de l’affaire d’El Khabar, il avait déclaré à maintes reprises que l’instance de régulation de la presse écrite n’était pas une nécessité, citant en cela l’exemple de plusipeurs pays où cette instance n’existe pas. Sauf qu'il n’était pas soutenu dans sa démarche de se passer de ce type d’autorité, car successivement Ahmed Ouyahia, puis Abdelamelk Sellal ont défendu un point de vue opposé, à savoir que l’autorité de régulation de la presse écrite est nécessaire, d’autant plus qu’elle avait été votée en décembre 2012 par le parlement dans le cadre des réformes de première génération du président Bouteflika.
Le ministre de la communication a été beaucoup critiqué par rapport à sa position ; ses contradicteurs lui reprochant de vouloir s’accaparer les prérogatives de cette commission. C’est une excellente chose que Hamid Grine soit finalement convaincu de l’opportunité de cette instance d’arbitrage qui contribuera incontestablement à la mise en ordre du secteur de la presse écrite où prévaut une anarchie programmée par l’ancien DRS, travers son maitre d’œuvre, le colonel Faouzi.
Cahier de charge du gouvernement adopté par l'ARAV
L’autorité de régulation de la presse écrite viendra ainsi compléter le dispositif d’arbitrage dans les différents médias, après l’installation de l’Autorité de régulation de l’audiovisuelle. A ce propos justement, Hamid Grine a annoncé que l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) a adopté, lors de sa première rencontre tenue dernièrement, le cahier des charges élaboré par le Gouvernement, et fixant la relation devant exister entre l’ARAV, en tant qu’autorité indépendante et les chaines télévisuelles qui composent le paysage médiatique national.
La "prospérité financière est bien finie "
Lors de cette visite à Tipasa, au cours de laquelle, il animé un point de presse à l’issue de l’opération "le citoyen a
droit à une information fiable" le ministre est revenu sur la très sensible question de la publicité, une question au cœur de la polémique qui continue d’agiter la médiasphère en Algérie. Il dira en substance que l’époque ou les dossiers d’agrément des journaux étaient accompagnés de la recherche d’une convention avec une agence de publicité pour lui accorder trois (3) pages est bien révolue" et que la "prospérité financière est bien finie ".
En clair, la pratique qui a eu cours pendant plusieurs années, sous l’impulsion du DRS et qui consistait à donner des agréments par complaisance, parfois à des personnes étrangères à la presse, juste pour avoir droit à la manne publicitaire de l’ANEP, c’est du passé décomposé. C’est pour cela, a expliqué le ministre, que "nous n’accordons plus d’agrément à de nouveaux titres en quête de richesse, grâce à des pages de publicité, et loin du travail professionnel bien fait."
"Aucune détention de journaliste"
Interrogé sur la détention du directeur de la chaîne télévisuelle KBC, en compagnie d’autres responsables de la même chaîne, le ministre a indiqué qu’ "il ne peut commenter une affaire actuellement en cours d’enquête", tout en rappelant que "L’Algérie n’a enregistré aucune détention d’un journaliste pour délit d’opinion ou de presse."
M. Grine a également rappelé que la nouvelle "Constitution a consacré la liberté de la presse", réitérant son appel aux journalistes et aux mass medias en général, en vue de "s'en tenir à l’éthique professionnelle en évitant l’invective et le sensationnel et en s’assurant de leurs sources d’information."