L'acte IV du mouvement des "giletsjaunes" a montré samedi la forte détermination des manifestants, plus de 125.000 à travers la France dont 10.000 à Paris, malgré un dispositif renforcé et desinterpellations record.
Il ya eu à midi, plus de 1385 personnes interpellées en France, 920 à Parisdont 619 ont été placées en garde à vue, selon le ministère de l'Intérieurqui a déployé 89.000 policiers et gendarmes en ce quatrième samedi de contestation populaire exprimant leras-le-bol fiscal des Français.
AParis, on déplore une trentaine de blessés, dont trois parmi les forces desécurité, selon la préfecture de police.
Pourcette journée, les autorités françaises ont déployé un effectif importantde policiers dont 8000 dans la capitale et des blindés légers pour contrer les violenceset renforcer davantage la quadrillage sécuritaire de la capitale.
Mêmesi la matinée a été relativement calme à Paris, la tension est montée d'un cranau cours de l'après-midi où les manifestants ont réussi à envahir l'avenue desChamps-Elysées et plusieurs autres avenues.
Selondes spécialistes, la stratégie voulue par le dispositif sécuritaire est dediviser les "gilets jaunes" en plusieurs groupes dans plusieurs quartiersde Paris. Endépit de cela, les échauffourées se sont déroulées dans d'autres quartiersde la capitale où des heurts ont éclaté entre les forces de l'ordreet les manifestants qui scandaient "Macron, démission".
Desbarricades ont été dressées par les "gilets jaunes" qui ont mis lefeu dans des voitures et des poubelles et déchaussé les pavés. Ils ont même tentéde bloquer le périphérique mais la police a intervenu pour débloquer lasituation à coups de gaz lacrymogène et à bord des véhicules blindés (half-track).
On signale même des heurts violents dans desquartiers de lacapitale,alors que les manifestations dans d'autres villes se déroulent dans le calme.
"Cemouvement a fait naître un monstre de colères anciennes, et personne aujourd'huien peut le tenir", a déclaré samedi le ministre de l'Intérieur, ChristopheCastaner, ce qui dénote le désarroi du gouvernement d'Emmanuel Macron quicommence à faire des concessions malgré son silence.
Selonde nombreux observateurs, une marche-arrière face aux "giletsjaunes"impactera sur les autres réformes menées dans d'autres secteurs et qui sontimpopulaires. Ce qui l'emmènera, dans ce contexte, à ne plus devenir le"maîtres des horloges", alors qu'il voulait une France cadencée à sonrythme.
L'Elysée a annoncé que le président Macrons'adressera aux Françaisen début de semaine. Un discours tant attendu que les Français ne souhaitentpas qu'il viendra un peu tard par rapport à la radicalisation de la colère.Malgréles mesures prises par le gouvernement, dont notamment la décision de nepas augmenter les prix du carburant, les manifestants ne décolèrent point.
Au niveau des Champs-Elysées, les manifestants ont exprimé leur solidarité auxlycéens humiliés vendredi par la police à Monte-la-Jolie (au nord-ouest deParis), en se mettant à genoux et les mains sur la tête.
Dansson compte tweeter, le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon,a écrit : "Echec total de la campagne de démotivation etd'intimidation.La mobilisation populaire est déjà très forte partout en France", point devue partagé par la présidente du Rassemblement national,
MarineLe Pen, qui a souligné, dans un tweet, que "malgré une campagne gouvernementaled’intimidation, de diabolisation, les #GiletsJaunes sont bien présents danstout le pays.
Et alorsque les observateurs sont en attente de l’intervention médiatique du présidentMacron, en début de semaine, les deux chefs de l’oppositon Marine Le Pen etJean Luc Mélenchon veulent rejouer la présidentielle perdue et appelle déjà àla dissoultion de l’Assemblée.