Les camions poids lourds, outre qu’ils sont dans une grande proportion responsables des accidents de la circulation, sont aussi la cause de la dégradation des routes, pour non respect des normes leur fixant la charge utile. Le ministre des transports n’entend pas laisser les choses en l’état ; il a annoncé jeudi devant les membres du Conseil de la Nation l'entrée en vigueur début 2015 d'un nouveau décret portant organisation de la circulation des camions de transport de marchandises à travers des mesures plus coercitives à l'encontre des conducteurs contrevenants.
La réponse du ministre fait suite à une question d’un sénateur sur l’état de dégradation des routes et les accidents de la circulation impliquant les poids lourds. Le nouveau décret prévoit "plusieurs mesures coercitives et d'importantes amendes" à l'encontre des conducteurs contrevenants ne respectant pas la charge légale maximale autorisée.
Visiblement, les mesures actuelles, notamment le retrait de permis pour une période de six mois et la mise en fourrière du camion ne sont pas suffisamment dissuasives. C’est la raison pour laquelle Amar Ghoul a évoqué le projet de réalisation de stations de pesée au niveau des usines, des carrières et des grandes stations de chargement des marchandises, pour le contrôle de la charge des camions, avant de leur permettre de quitter les lieux et de circuler sur la voie publique.
Le ministère propose de doter les éléments de la gendarmerie et de la police d'équipements modernes, en vue de faciliter l'opération de contrôle du poids des camions en circulation.
Ces nouvelles mesures annoncées sont à saluer à plus d’un titre. Reste à savoir si elles seront un jour appliquées, car les barons de l’import-import qui « squattent » les routes avec leurs camions plateau chargés de containers vont ruer dans les brancards et tenteront comme toujours de contourner cette prochaine loi. Ils l’ont déjà bien fait avec la l’interdiction de circulation des poids lourds à Alger de 7h du matin à 19h.
Cette loi qui a eu pour effet positif de rendre un peu plus fluide la circulation est jetée aux orties, après que certaines entreprises étrangères qui ont des chantiers à Alger ont élevé des protestations, expliquant que cette interdiction pouvait engendrer des retards dans délais de réalisation des chantiers. Et de dérogation en dérogation, cette interdiction de circulation est tombée en panne et entre temps le nombre de véhicules qui circulent dans la capitale a connu un bon exponentiel. Si bien qu’au train ou vont les importations de véhicules Alger s’achemine tout droit vers une sorte de bug de la circulation.