Par quelque bout que l’on saisisseles décisions et mesures prises par les gouvernements successifs pour, sinonjuguler du moins amortir l’impact de la crise financière, elles paraissenttoutes velléitaires. Comme si les décideurs ne savent trop comment s y prendrepour négocier au mieux ce contexte difficile marqué par le creusementinexorable du déficit budgétaire, conséquence de l’exposition de la dépensepublique et autres transferts sociaux.
La façon de faire du gouvernementconfine à la méthode de l’essai et de l’erreur. Les mesures prises pour limiter les importations et «rationaliser lesdépenses publiques» ne sont pas du tout réfléchies. On « pond »des directives dans les cabinets ministériels à grand renfort médiatique en lesprésentant comme des solutions miraculeuses à la folie dépensière, puisquelques mois voire parfois quelques semaines, on décide d’abandonner la potionmagique, qui s’avère inopérante !
C’est de cette façon que lesecteur économique est géré ces derniers temps. Des cautères sur des jambes debois… On s’en souvient, le régime des licences d’importation avait été présentécomme une trouvaille imparable pour limiter au strict minimum le recours àl’importation.
Pourtant, quelque mois plus tardon s’est rendu compte que ce système a donné naissance à un monstrebureaucratique quasiment incontrôlable et surtout un manque de transparence, synonymede préemption de corruption.
Pis, le contingentementdes marchandises à importer a gravement impacté le maigre tissu industriellocal dont le fonctionnement dépend de certains intrants (matière première)décrétés interdits d’importation.
Le cas le plus emblématique estcelui du secteur de la céramique où pas moins de 60 usines risquent de mettrela clé sous le porte à cause du manque de la matière première mise sur laliste noire.
Importations massives puisrien…
Le gouvernement vient de serendre compte que sa liste des produits interdits à l’importation n’est plusune solution voire même un problème. Le ministre de l’industrie, Youcef Yousfiavait même reconnu l’autre jour que cette liste de plus de 800 produitscomportait «des incohérences et des contradictions» et qu’il va falloir laréviser.
Pourtant c’est son collègue duCommerce qui a élaboré cette liste censée avoir été discutée au sein dugouvernement. Aujourd’hui c’est ce dernier, M Benmeradi, qui annonce la levée de la suspension desproduits à l'importation «dans deux ou trois ans, pour être remplacée par undispositif d'encadrement du commerce extérieur basé essentiellement sur lestarifs douaniers».
Autrement dit, au lieu de trouver des solutions définitives à l’import-import, le gouvernement se contente deproposer des mesures palliatives, juste pour faire semblant et se rendre comptevite qu’elle sont inefficaces.
On efface tout…
Le même constat a été fait àpropos de l’importation des véhicules. On a d’abord autorisé un groupe de dixconcessionnaires, et la liste publiée officiellement, avant d’arrêter leprocessus et décider que le dossier sera réexaminé…
Cette façon de faire est bien curieuse. Lesobservateurs ont du mal à suivre cette gestion à tâtons du gouvernement qui donne la nette impressionqu’il ne sait plus ce qu’il doit faire ni où il va. La règle selon laquelle « on effacetout et on recommence » semble érigée en mode de gestion des dossierséconomiques