Le Recteur de la Grande Mosquée de Paris (GMP) Dalil Boubakeur est fâché et il le dit haut et fort dans un communiqué où il s’étonne qu'il "n’ait pas été convié à la traditionnelle cérémonie des vœux du Président de la République aux autorités religieuses à l’occasion du Nouvel An."
Et de préciser qu'Il est surprenant que l’institution religieuse musulmane la plus emblématique de France, fruit d’une loi d’État pour manifester la reconnaissance de la Nation aux milliers de soldats musulmans morts pour la France durant la Première guerre mondiale, soit ainsi marginalisée voire ostracisée."
Le recteur de rappeler que "La Grande Mosquée de Paris, gardienne vigilante de l’islam du juste milieu depuis sa création en 1926, s’est résolument et activement engagée, malgré les hostilités et les risques encourus, pour l’intégration harmonieuse des citoyens de confession musulmane dans la République et pour leur dignité."
"L’édification de l’islam de France, que l’État appelle de tous ses vœux, ne peut raisonnablement se faire sans la participation active et responsable de la Grande Mosquée de Paris qui a notamment contribué à la fondation et à la pérennisation du Conseil français du culte musulman (CFCM) en ne négligeant aucune sensibilité de l’islam en France" lit-on dans le communiqué.
Et le recteur de la GMP, Dalil Boubakeur d'indiquer qu'il prenait acte "acte de cette injuste et inexplicable mise à l’écart, et en guise de représailles, "décide, par conséquent, de se retirer de toutes les instances du CFCM et de ne plus participer à toute initiative émanant des pouvoirs publics sur l’organisation du culte musulman."
Pour rappel, pour la cérémonie des voeux du président, qui aura lieu jeudi au palais de l'Elysée, chaque culte étant représenté par deux personnes, le CFCM, l'interlocuteur musulman officiel de l'Etat, le sera par son président en exercice depuis juillet Ahmet Ogras (proche de la Turquie) et le prédécesseur de celui-ci, Anouar Kbibech (de sensibilité marocaine).
Convié à chaque fois à cette cérémonie, le recteur de la GMP (liée à l'Algérie) depuis plus d'un quart de siècle, Dalil Boubakeur, 77 ans, ne le sera pas cette fois.