Algérie 1

Icon Collap
...

Fonctions supérieures : La fin d’une grosse polémique

27-07-2016 17:00  Rafik Benasseur

L’adoption mardi de l’avant-projet de loi fixant les hautes responsabilités de l’État ainsi que les fonctions politiques dont l’accès requiert la nationalité algérienne exclusive, coupe décisivement l’herbe sous les pieds aux binationaux voire aux tri-nationaux. De fait, cette nécessaire clarification met fin aussi à une polémique aussi longue que récurrente sur les soupçons qui pesaient sur de nombreux hauts fonctionnaires de posséder d’autres nationalités que celle algérienne.

Il va de soi que ces soupçons vrais ou faux, auront largement alimenté la suspicion et certainement mis à mal la confiance des algériens vis-à-vis de leurs responsables. C’est dire qu’au-delà de l’incompatibilité pour un ministre, un ambassadeur, un juge ou un élu d’avoir une autre nationalité que celle algérienne, la mesure adoptée par le Conseil des ministres va rasséréner et réconcilier le peuple avec ceux qui le gouvernent.

Faut-il souligner que certains chefs de partis de l’opposition notamment Louiza Hanoune en ont fait leur leitmotiv à chacune de leurs interventions, en pointant les binationaux au gouvernement. Ils les accusaient notamment de travailler les intérêts de leurs prétendus pays d’adoption. Il était courant d’entendre des vocables comme «l’américain» pour désigner par exemple Chakib Khelil qu’on soupçonne, sans preuves, de posséder la nationalité ou encore les «français» ou carrément les «hizb frança».

C’est dire que désormais, ce débat n’a plus lieu d’être puisque les prétendants aux postes supérieurs de la république doivent justifier par une déclaration sur l’honneur qu’ils ne disposent que de la nationalité algérienne et exclusive.

Confiance

Une fois adoptée par le Parlement et publié au journal officiel, la loi s’appliquera à tous ceux qui postulent aux postes supérieurs. Il s’agit entre autres des présidents des deux chambres du Parlement et le président du Conseil constitutionnel, le Premier ministre et les membres du gouvernement, les présidents de la Cour suprême et du conseil d’État, le gouverneur de la Banque d’Algérie, les responsables des organes de sécurité ainsi que le président de la Haute instance indépendante chargée de la surveillance des élections, précise un communiqué du Conseil des ministres.

Le Conseil des ministres souligne par ailleurs que concernant le très délicat ministère de la Défense nationale, le «projet de loi englobe les principales responsabilités et fonctions au sein de l’Armée nationale populaire et prévoit également que celles-ci pourraient être élargies à toute autre responsabilité militaire qui sera décidée par décret présidentiel».

Cet avant-projet de loi vient préciser l’application de l’article 51, devenu 63, de la Constitution sur la nationalité algérienne exclusive requise pour l’accès aux hautes responsabilités de l’État et aux fonctions politiques. Une disposition qui a suscité une levée de bouclier de certains acteurs politiques au prétexte que l’Algérie se priverait d’une «matière grise» de ses enfants qui possèdent d’autres nationalités. Un argument un peu court compte tenu du fait qu’on ne doit pas jouer avec les fonctions supérieures en raison de leur sensibilité.

Une fois débattu au Parlement, la liste des fonctions citées dans cet avant-projet risque de s'allonger et toucher les ambassadeurs, les walis, les députés etc...Et tous ceux qui sont actuellement en poste ne pourront plus rempiler pour un autre mandat.



Voir tous les articles de la catégorie "Actualité"