C’est encore et toujours le statut quo au sein du FLN où la décantation ne s’est pas encore faite pour aller à la réunion de la prochaine session du Comité central d’où sortira le futur SG.
En attendant c’est le cador Abderrahmane Bélayat désigné en sa qualité de plus âgé membre du BP qui gère les affaires courantes tout en s’attelant à réunir les conditions pour sortir le parti de la mauvaise passe dans laquelle il se trouve. Et la tâche est loin d’être facile pour cet ex ministre de l’habitat qui doit gérer les ambitions des uns et des autres et les pressions politiques qui pèsent sur ce parti pas comme les autres.
Invité mercredi par la commune de Bouguerra (Alger Est) à faire une conférence à l’occasion de la fête de l’Indépendance Belayat commence par décrire la situation qui prévaut actuellement. Deux positions s’affrontent pour la désignation du futur SG. Certains sont pour une personnalité consensuelle pour succéder à Belkhadem. C’est la tradition au sein de ce parti et les redresseurs s’en revendiquent. Il y a l’autre tendance qui plaide pour le vote à bulletin secret en considérant que c’est le moyen le plus démocratique. Cette tendance renferme les éléments proches de Belkhadem qui sont quasiment sûrs que l’ex secrétaire général, pourtant battu lors du vote de confiance remporterait haut la main l’élection.
Et cela faute d’un candidat du consensus qu’était Abderazak Bouhara si le destin n’en avait pas décidé autrement. Abderrahmane Bélayat, tout en insistant sur l’obligation de neutralité dont il doit faire preuve juge que le futur candidat doit sortir des urnes. Il va même plus loin en révélant que Belkhadem représentera sa candidature « au moment opportun » d’autant plus que les statuts du parti le lui permettent.
Encore que moralement, ce n’est pas de bon usage après avoir subi un retrait de confiance. La persistance du statu quo n’empêche pas la déclaration de candidature. La commission ad hoc en a déjà enregistré pas moins de neuf postulants. Sur ces neufs, il y a quatre caciques du parti, à savoir Abdelaziz Ziari, son prédécesseur au perchoir de l’APN Amar Saidani, Said Bouhadja et Mohamed Boukhalfa.
Belayat, qui travaille à la mise en place d’un climat de sérénité, avoue cependant qu'"il est impossible pour l'instant de tenir une session extraordinaire du CC pour élire le nouveau secrétaire général sans avoir préalablement réuni les conditions de réussite" et écarté "tout ce qui est de nature à aggraver les différends entre les frères".
A une question sur l'impact de cette crise sur la gestion des affaires du parti, M. Belayat a affirmé qu'"une élection tempérée est mieux qu'une élection précipitée", rassurant que les affaires du parti se déroulaient de façon "très ordinaire".
D'autre part, M. Abelkarim Abada, coordonnateur de ce qui est appelé "Mouvement de redressement et d'authenticité" du FLN, a indiqué qu'"aucun consensus ne s'est dégagé à ce jour" entre les membres du CC pour plébisciter une personne au poste de secrétaire général depuis le retrait de confiance en janvier dernier, de la personne de M. Abdelaziz Belkhadem lors de la dernière réunion du CC.
Il a estimé que l'idée de consensus "n'a toujours pas pris forme" et que les contacts et concertations entre les membres du CC "se poursuivent" pour aboutir à cela. Jusqu’à quand va se poursuivre ce jeu de conciliabules et de concertation ? Pas au-delà de deux ou trois semaines, car le ménage doit être fait au FLN pour la mise en branle de l’agenda politique dont la révision constitutionnelle et la présidentielle 2014.