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Finances publiques : les voyants sont au rouge

06-01-2016 17:47  Rafik Benasseur

Les temps seront certainement très durs pour les finances publiques et encore davantage pour les algériens qui devront faire face à une montée en flèche des prix en ce début d'année 2016. Alors que les algériens n’ont pas encore «digéré» la nouvelle constitution avec ses interprétations et ses implications, voilà qu’ils reçoivent à la figure de mauvaises nouvelles.

Il y a d’abord cette annonce aujourd’hui du gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci qui a indiqué que les réserves de change de l’Algérie ont baissé à 152,7 milliards de dollars (mds USD) à fin septembre 2015. C’est le triste tableau de bord décliné  ce mercredi  à l’occasion de la présentation du rapport de la conjoncture économique et financière en présence des PDG des banques et établissements financiers en activité en Algérie.

Une nouvelle qui donne froid dans le dos quand on sait que ces réserves étaient évaluées à 159,03 mds USD à la fin du mois de juin dernier, soit une baisse de 6,33 mds USD en trois mois ! En une année, c'est-à-dire entre septembre 2014 et septembre 2015, la contraction des réserves de change a été de 32,57 mds USD.

Les réserves s’amenuisent

Il y a de quoi s'inquiéter de constater que ce bas de laine constitué durant des années fonde comme neige au soleil. Et si d’aventure, la conjoncture pétrolière devait rester sur la même tendance baissière, il y a lieu de craindre le pire pour les finances publiques. A l’horizon 2017, les réserves de changes risquent tout bonnement de s’assécher.

Le gouverneur de la Banque d’Algérie enfonce un peu plus le clou en précisant que le déficit de la balance des paiements s’est établi à 20,8 mds USD au cours des neuf premiers mois 2015 contre un déficit de 3,02 mds USD durant la même période de 2014. De fait, il se confirme que l’économie nationale s’est inscrite dans une baisse structurelle de la balance des paiements et les perspectives ne sont guère rassurantes pour l’Algérie qui dépend exclusivement de la rente pétrolière. En effet, la remonté sensible des cours du pétrole à la faveur de la crise diplomatique entre l’Iran et l’Arabie Saoudite a tourné court.

Les prix du pétrole en chute libre

Les cours du pétrole s’enfonçaient aujourd’hui dans le rouge en cours d’échanges européens, atteignant des nouveaux plus bas en onze ans et demi à Londres, dans un marché déprimé par l’excès d’offre et affecté par les tensions au Moyen-Orient. En effet, les cours du baril de Brent, pétrole échangé à Londres, ont encore creusé l’écart pour passer mercredi sous les 35 dollars le baril rapporte les agences.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 34,83 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, son niveau le plus faible depuis le 1er juillet 2004. Ce sont là des mauvaises nouvelles pour l’Algérie qui aura en plus a gérer les réaction des citoyens par rapport à la hausse des prix de beaucoup de produits alimentaires et services en ce début de l’année conformément à la loi des fiances 2016. Les algériens doivent donc à s’attendre à d’autres mesures impopulaires au-delà du serrage de la ceinture.



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