L’écrivaine et anthropologue Fanny Colonna, décédée le 20 novembre à l’âge de 80 ans, a été enterrée samedi après-midi au cimetière chrétien de Constantine, en présence de sa famille et d’une foule d’amis, d’étudiants et d’universitaires.
Au cours de la cérémonie de recueillement, qui a précédé la mise en terre, plusieurs de ses amis algériens ont pris la parole pour évoquer le parcours de la défunte, les travaux qu’elle a accomplis durant sa longue carrière, dans la rigueur et l’exigence scientifiques, et sa passion pour sa terre natale qui ne s’est jamais démentie.
Les enfants et petits-enfants de la défunte ont exprimé leurs remerciements aux amis qui se sont déplacés, depuis la France et de plusieurs villes algériennes.
L’amour de Fanny pour sa terre natale, qu’elle a quittée en juin 1993, "exprimé tout au long des années 1990 et jusqu’à son dernier souffle, a transformé sa vie de manière à lui donner un sens que la mort ne peut lui ravir", a indiqué Mohammed Harbi, historien et universitaire dans son hommage à cette passionnée de l’Aurès.
Pour Mohammed Harbi, cette profession de foi du regretté Pierre Chaulet "nous ne venons pas en aide au FLN, nous sommes Algériens comme vous : notre sol, notre patrie, c’est l’Algérie, nous la défendons avec vous. Nous sommes du FLN", est aussi celle de Fanny.
Directrice de recherche émérite au CNRS (centre national français de la recherchescientifique), elle est l’auteure, notamment, du "Meunier, les moines et le bandit : des vies quotidiennes dans l'Aurès (Algérie) du 20e siècle: récits" et de "Récits de la province égyptienne : une ethnographie Sud Sud" Elle avait mené de nombreuses recherches en sociologie et enseigné dans des universités algériennes.
"Fanny Colonna s'est consacrée à une réflexion sur les conditions d'une véritable Histoire sociale du Maghreb colonial et en particulier de l'Algérie, à partir d'une critique du modèle beaucoup trop prégnant du déracinement, comme du paradigme trompeur de l'oralité des sociétés vivant aux marges", indique sa biographie sur le site de l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS) au sein duquel elle enseignait l’anthropologie et la sociologie.