Le phénomène des cours particuliers n’a pas épargné même l’université. Singulièrement la faculté de médecine. Des étudiants s’en sont plaints, mais leurs protestations sont restées lettre morte à une pratique où certains trouvent leur compte au détriment de l’éthique. De quoi s’agit-il ? De certains enseignants qui donnent non pas des cours, mais indiquent à leurs étudiants les cours à réviser en prévision des examens partiels et de synthèse.
Parfois ces enseignants indélicats ne s’encombrent pas de procédure et donnent carrément les questions des examens à leurs étudiants pour obtenir de bonnes notes dans les modules. « j’ai un camarade qui n’a pratiquement jamais assisté au cours et aux TP, mais à la fin de l’année il a eu son module avec une très bonne note, alors que moi qui veillait aux aurores pour potasser mes cours, c’était juste tangent pour moi », témoigne une étudiante en troisième année « chir-dent ».
Il est de notoriété publique que ces enseignants bienfaiteurs perçoivent de l’espèce sonnante et trébuchante ou dans certains cas en échange de faveurs avec certaines étudiantes. C'est pourquoi les langues commencent à se délier. Et c’est probablement ce qui a poussé le ministre de l’enseignement supérieur à prendre les devants en annonçant samedi que des mesures fermes avaient été prises à l'encontre de tous les enseignants dispensant des cours de soutien aux étudiants universitaires, allant jusqu'au licenciement, soulignant que les cas enregistrés étaient "minimes".
Des mesures fermes ont été prises l'année dernière à l'encontre des enseignants (en médecine) dispensant des cours de soutien aux étudiants et qui "s'étaient engagés par écrit à ne plus recourir à l'avenir à de telles pratiques", a précisé M. Hadjar lors d'une conférence de presse, animée en marge de la Conférence nationale sur les universités.
"Tout enseignant universitaire impliqué dans de telles pratiques qui sont étrangères à l'université algérienne sera présenté en conseil de discipline et aura une sanction pouvant aller jusqu'au licenciement, a-t-il dit. Concernant le plagiat, une pratique démocratisée à l’université algérienne, le ministre a estimé que "ce phénomène est de portée mondiale", soulignant que "tous les cas de plagiat constatés au niveau des universités ont été mis à nu après présentation de la thèse de magister ou de doctorat".