"Saïd Sadi est l’instigateur de cette cabale" a déclaré, mercredi, Nordine Ait Hamouda en réponse à une question sur qui est derrière son exclusion du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) prononcée il y a quelques jours par le bureau régional du même parti à Tizi Ouzou.
Dans un entretien au quotidien Le Soir d'Algérie, le membre fondateur du RCD affirme que son parti ne l’accuse de "rien officiellement" et que "le message adressé aux militants est non signé, bien qu’il porte le cachet du bureau régional de Tizi-Ouzou" et que "cette structure locale est confisquée par un groupement d’intérêts commun (GIC) qui ne travaille pas pour les convictions partagées au RCD, mais exclusivement pour des ambitions personnelles".
Pour Nordine Ait Hamouda "la course aux législatives de 2017 est déjà lancée et la liste d’ores et déjà établie" et que dans "cette note, censée être interne, fuitée délibérément, on apprend que je suis accusé de trahison mais dispensé de comparution devant la commission régionale de discipline du fait que je ne suis plus militant depuis 2012".
Il rappelle que "les militants savent que c’est ce même BR qui a organisé ma conférence au mois de novembre dernier dans ses locaux et avec ses affiches en présence de tous ses membres ! Pour l’anecdote, un vieux militant de la première heure qui m’a appelé pour me témoigner son soutien me disait : Je peux douter que Nordine n’Amirouche ait trahi et encore, sans preuves, on ne peut rien affirmer, mais qu’il ne soit pas militant, c’est absurde. L’Algérie entière sait que le député virulent, direct, qui n’a peur de personne et qui dit les choses dans la langue du peuple est un militant du RCD".
A la question s'il avait discuté de toute cette affaire avec le leader historique du parti et son vieux compagnon de route, Saïd Sadi, Nordine Ait Hamouda confie que "j'ai eu une discussion franche avec Saïd Sadi et Mohcine Belabbas pendant la campagne. Je les ai informés que, d’après les échos qui me parvenaient, le candidat du RCD n’avait aucune chance face à la coalition acquise pour le candidat du FFS, et moi, je n’avais aucune intention de m’impliquer parce que, comme je l’ai dit plus haut, le profil et le parcours du candidat n’incarnent pas les valeurs de notre parti".
Puis il lâche "vous voulez que je vous dise, toute fausse modestie mise à part, ce candidat avait besoin de mon soutien pour passer. Le RCD, même s’il est la première force politique de la région, ne peut rien seul contre une coalition de tous les autres partis. Si dans le passé, nous avons pu décrocher ce poste de sénateur à trois reprises, c’est grâce aux voix de quelques élus des autres partis qui nous reconnaissent notre crédibilité, l’honnêteté de notre engagement et notre sacrifice".
Nordine Ait Hamouda confie aussi qu' "après les résultats qui ont confirmé mes propos, j’ai appelé Saïd Sadi à plusieurs reprises, il refuse de me répondre. En le voyant distant puis en s’affichant avec ce (son) candidat perdant, j’ai vite compris qu’il était l’instigateur de cette cabale qui allait aboutir à la note rédigée par lui-même et le président, comme se plaisent à le confirmer le GIC et le BR en transmettant le message de mon «exclusion» aux présidents de section et aux militants".