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Donald Trump qualifie plusieurs Etats d'Afrique et Haïti de "pays de merde"

12-01-2018 15:28  Lila Ghali

Le président américain Donald Trump a tenu des propos racistes jeudi au cours d'une réunion avec des sénateurs à la Maison Blanche, au cours de laquelle il s'est emporté au sujet de l'immigration qualifiant, selon le Washington Post, plusieurs nations africaines et Haïti de "pays de merde". 

Le milliardaire américain recevait dans le Bureau ovale plusieurs sénateurs, dont le républicain Lindsey Graham et le démocrate Richard Durbin, pour évoquer un projet bipartisan proposant de limiter le regroupement familial et de restreindre l'accès à la loterie pour la carte verte. 

En échange, l'accord permettrait d'éviter l'expulsion de milliers de jeunes, souvent arrivés enfants aux Etats-Unis. "Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici?", a demandé le président américain lors des discussions, selon le quotidien qui cite plusieurs sources anonymes. 

"Le président est un raciste"

Selon elles, l'homme d'affaires faisait référence à des pays d'Afrique ainsi qu'à Haïti et au Salvador, expliquant que les Etats-Unis devraient plutôt accueillir des ressortissants de la Norvège, dont il a rencontré la Première ministre la veille. "Pourquoi avons-nous besoin de plus d'Haïtiens?", aurait encore demandé le président, toujours selon le quotidien. 

De son côté, le New York Times, qui fait état également des mêmes propos du président, citant des participants non identifiés à la réunion, avait rapporté en juin dernier que Donald Trump avait assuré lors d'une autre réunion sur l'immigration, que les Haïtiens "ont tous le sida". La Maison Blanche avait alors démenti.  

Toujours de même source, les sénateurs présents ont été déconcertés par ces propos. Membre du Congrès, le démocrate Luis Gutierrez a réagi en déclarant: "Nous pouvons dire maintenant avec 100% de certitude que le président est un raciste qui ne partage pas les valeurs inscrites dans notre Constitution". 

La Maison Blanche ne nie pas

Sa collègue républicaine Mia Love, d'ascendance haïtienne, a jugé pour sa part "désobligeants" et "clivants" les propos présidentiels et demandé des excuses. "Cette attitude est inacceptable de la part du chef de notre nation", a-t-elle déclaré dans un communiqué. 

La Maison Blanche n'a pas nié que le président américain a tenu ces propos. "Certaines personnalités politiques à Washington choisissent de se battre pour des pays étrangers, mais le président Trump se battra toujours pour le peuple américain", a souligné un porte-parole de l'exécutif, Raj Shah, dans un communiqué. 

"Comme d'autres nations ayant une immigration fondée sur le mérite, le président Trump se bat pour des solutions durables qui renforcent notre pays en accueillant ceux qui contribuent à notre société, font croître notre économie et s'assimilent à notre grande nation", a-t-il poursuivi. 

Les parlementaires étaient présents pour évoquer les discussions entre les responsables des deux partis pour encadrer le sort des "Dreamers", les jeunes bénéficiaires du programme appelé Daca (Deferred Action for Childhood Arrival), hérité de l'administration Barack Obama. Les négociations sont ardues entre la Maison Blanche et les parlementaires sur ce projet. 

Nombreuses réactions de désapprobation 

Les réactions se succèdent vendredi pour dénoncer les propos du président des Etats-Unis. Le  Botswana a notamment annoncé avoir convoqué l’ambassadeur des Etats-Unis pour lui faire part « de son mécontentement »« Nous considérons que les propos de l’actuel président américain sont hautement irresponsables, répréhensibles et racistes », a estimé le ministère des affaires étrangères dans un communiqué.

L’Organisation des nations unies (ONU), par la voix du porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Rupert Colville, a regretté des « commentaires choquants et honteux »« Désolé, mais il n’y a pas d’autre mot que “raciste” », a-t-il poursuivi. De son côté, l'Union Africaine a déploré vendredi des remarques « blessantes » et « dérangeantes ».

« C’est d’autant plus blessant compte tenu de la réalité historique du nombre d’Africains qui sont arrivés aux Etats-Unis comme esclaves », a regretté le porte-parole du président de la commission de l’UA, Moussa Faki.(Avec Afp)



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