L’Organisation nationale des moudjahiddine (ONM) de Said Abadou n’oublie pas le dossier des essais nucléaires français dans le Sahara qui ont fait de nombreuses victimes. Signe de son attachement à faire bénéficier les familles des victimes algériennes, des indemnités par l’Etat français, l’ONM est remontée au front.
Profitant de la visite de travail de trois jours qu’effectue aujourd’hui le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, elle réitère son appel à rouvrir ce chaud dossier. «La prise en charge effective et efficace de ce dossier constitue une position de principe susceptible d’ouvrir de nouvelles perspectives entre l’Algérie et la France afin d’établir des relations saines et constructives au service des intérêts des deux peuples», écrit l’ONM dans un communiqué rendu public.
L’organisation souligne «l’urgence» d’ouvrir ce dossier compte tenu des «graves répercussions de ces expériences sur la vie et la santé de la population de la région». Elle dit aussi vouloir connaitre le sort des «milliers de disparus» durant la guerre de Libération nationale.
Le ministre des Moudjahidines à Paris
L’ONM de Said Abadou connue pour ses positions tranchés et non négociables par rapport aux méfaits de la France coloniale, ne s’est pas empêchée de réitérer son exigence des «excuses que la France doit présenter au peuple algérien pour les crimes qu’elle a commis lors de la période coloniale, l’indemnisation des victimes et la restitution des archives».
Une façon peut être de mettre la pression sur le ministre des moudjahidines qui doit s’entretenir avec les autorités françaises durant cette visite inédite depuis l’indépendance de l’Algérie. Il est en effet attendu du ministre qu’il mette toutes ces questions sur la table des discussions avec les responsables français. Mais il n’est pas sûr qu’il puisse donner un coup de pied dans la fourmilière compte tenu de l’embellie qui caractérise aujourd’hui les relations entre Alger et Partis.
La page tournée ?
Les deux parties ne voudraient pas d’un autre nuage qui obscurcirait le ciel serein surtout que les français n’ont jamais fait autant de bonnes affaires avec l’Algérie à coups de contrats en série. Côté algérien, l’on ne semble pas non plus prés à ferrailler avec la France dans ce contexte politique vicié doublé d’une dépression financière consécutive à l’effondrement des cours du pétrole.
Pour autant, l’ONM joue son rôle quitte à contredire quelque peu le discours officiel qui a clairement mis sous le coude l’exigence des «excuses officielles» de la France pour ses crimes coloniaux. De là à attendre un quelconque clash en France, cela relève de l’impossible. La page sombre de la colonisation semble tournée comme le souhaitent les dirigeants français, et ne restent plus que les discours de circonstances qui rappellent les souffrances du peuple algérien. Quant à l’ONM, ses dénonciations récurrentes visent simplement à entretenir la flamme à intervalles réguliers et faire œuvre de pédagogie aux nouvelles générations.