L’ANP est l’armée d’Afrique et du monde arabe où les officiers généraux sont les plus nombreux et battent le record de longévité à leurs postes au-delà de l’âge de la retraite. Pourtant un Haut Conseil de la fonction militaire (HCFM) existe et il est censé dresser et adopter, chaque année, la liste des officiers éligibles au départ à la retraite.
Ce Conseil, dont les membres ont, en majorité, très largement dépassé l’âge de la retraite, pourra t-il se faire hara-kiri en mettant fin à la très longue et interminable carrière de cette cohorte de généraux inamovibles et exempts même de permutation, et qui demeurent encore en service en violation de la réglementation en vigueur et précisément son article 20 ?
Les officiers supérieurs, officiers et sous-officiers, à peine âgés de 50 ans, sont eux régulièrement mis à la retraite, tandis que la majorité des commandants de force et des chefs des régions militaires et autres officiers généraux perdurent en service alors qu’ils sont septuagénaires confirmés, voire bientôt octogénaires pour certains.
D’aucuns disent qu’ils ne doivent leur maintien en poste qu’à une incompréhensible complaisance, génératrice d’un immobilisme on dirait voulu. Cette situation leur donne tous les pouvoirs à ces généraux hormis celui de se nommer eux-mêmes à des postes plus élevés.
Les observateurs de la vie de la grande muette se demandent, en ce mois de juin, si ledit Conseil va enfin ramener la catégorie des officiers généraux à la norme en mettant à la retraite tous ceux qui, maintenus sans nécessité particulière, bloquent le déroulement normal de la carrière de toute la hiérarchie des officiers placés sous leurs ordres. Ils considèrent que la pléthore des généraux qui a atteint une proportion telle qu’il se trouve que de nombreux officiers généraux servent, en qualité de secrétaires, à d’autres généraux, impose qu’il soit remédié à cette situation qui n’honore ni l’ANP, ni le pays.