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Des Immigrants Africains vendus comme esclaves en Libye évoquent pour la première fois leur calvaire

03-01-2018 14:13 

L’Union européenne tente bon an mal an de travailler avec les gardes-côtes libyens afin de réduire le nombre de migrants traversant la Méditerranée.

Les migrants interceptés sont transférés vers des centres de rétention, ressemblant plus à des centres de concentrations en Libye, sans parler du traitement réservé à nombre d'entre eux qui continuent d'évoquer les conditions dans lesquelles ils se sont retrouvés. Certains parmi eux qui ont accepté de se confier à la BBC  affirment qu’ils avaient subi un traitement pire que l’esclavage.

En effet, un grand nombre de  Nigérians qui avaient réussi à prendre la fuite, décident de briser l’omerta  Lors d’une rencontre avec la journaliste de la BBC Stéphanie Hagarty, ils évoquent carrément l’existence de réseaux bien établis en Libye spécialisés dans la traite négrière, et le trafic humain de tout genre.

Tous racontent le même récit, leur arrivée en Libye, le passage obligé par les  centres de rétention gérés par des milices armées, et le début du  calvaire de ces milliers de migrants Africains entassés très souvent dans des hangars insalubres. Des structures conçues spécialement pour faire subir aux immigrants les pires supplices, ils deviennent une simple marchandise,  loués ou vendus comme simples esclaves.

La journaliste évoque les cas de Jackson Uwumarogie et Felix Efe qui ont été arrêtés  au large des côtes libyennes et emmenés à Gharyan.  Après une nuit en détention, les deux détenus évoquent le moment où un  gardien de prison a commencé a choisir  à la hâte  20 détenus, conduits  à l’extérieur, les yeux bandés.  

M. Uwumarogie raconte avoir entendu des  hommes parler d’argent- 1 000 dinars (735$ ; £550). Ils ont été ensuite embarqués  dans un fourgon à destination d’une ferme.  L’homme évoque longuement les conditions de vie dans la ferme, en expliquant que la nourriture était rationnée, alors que parfois ils étaient contraint à boire  de l’eau de mer.  « C’est avec l’aide de Dieu que nous sommes tombés par hasard sur l’homme qui nous avaient sauvé. Il s’agit d’un libyen, honnête et indigné par les agissements de certains de ses compatriotes. Il nous a dans un premier temps hébergé chez lui quelques jours, avant de nous accompagner jusqu’à Tripoli pour rencontrer les gens de l’organisation Internationale de l’immigration, (l’OIM).

Cela étant, ces histoires sur  l’esclavage des noirs en Libye ont circulé pendant les deux dernières années.  Mais le grand nombre de témoignages recueillis par la BBC, d’immigrants Africains rapatriés récemment semble suggérer que ce phénomène  est devenu  endémique, notamment  dans l’ensemble des centres de rétentions que compte la Libye. Il s’agit d’un business immonde  mais prospère pour les gardiens de prisons qui se sont transformés en trafiquants capables de tout.

Ils  s’adonnent à toute forme d’abus contre les immigrants, en extorquant leur argent, les abusant physiquement et même sexuellement, et les vendant comme esclaves, des pratiques qui nous renvoient aux périodes les plus noires de l’histoire humaine. Un rescapé approché par l’équipe de la BBC, s’est contenté de lancer un appel à toute la jeunesse Africaine animée par le désir de vouloir immigrer vers l’’Europe,  « La Libye est un pays à éviter, coûte que coûte” ajoutant que je me suis souvent demandé si ce pays se trouve réellement sur la planète terre, au 21ème siècle.  Le reportage témoignage de la BBC sera diffusé très prochainement.



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